L'A., curé-théologien, propose ici une plongée dans la vie de Jésus
à travers une vingtaine de textes évangéliques connus de tous: à
Cana; au puits de Jacob; le Bon Samaritain; le pharisien et le
publicain… Chaque chapitre est prolongé en quelques questions «pour
aller plus loin ensemble» (v.g. comment moderniser le vocabulaire
du Notre Père?). Que nous apprend l'A.? Les paraboles de Jésus,
c'est toujours le monde à l'envers. Dans le récit du «Père
retrouvé», le mot 'père' est utilisé quatorze fois. Le seul
nécessaire, recommandé à Marthe, est masculin: un seul Seigneur
(cf. Dt 6,4; 1 Co 8,6). Le pain partagé à la dernière Cène pose la
question du choix entre les agrocarburants des riches et l'assiette
des pauvres. Les récriminations pharisaïques devant Jésus à la
table de Zachée évoquent celles que suscite parmi ses collègues la
présence d'un évêque sur un plateau de télévision à la réputation
sulfureuse. Après la résurrection, il n'y a plus qu'une barque,
contrairement à la première pêche miraculeuse. Le Christ nous est
aujourd'hui présent, mais pas à la manière d'une chanson de Brel ou
d'une symphonie de Mozart. L'humilité de Jésus n'est pas une vertu,
c'est son identité, comme icône du Dieu invisible: c'est en
regardant Jésus qu'on apprend à ne pas se tromper de Dieu.
Recommandé. - P. Detienne sj