La richesse et l'originalité de ces pages n'échapperont pas aux lecteurs. Mille sujets s'y bousculent, de l'évocation de multiples personnages à celle de nombreux problèmes rencontrés dans la vie quotidienne. Composé presque au jour le jour, sans retouches ni corrections, il est l'expression spontanée de ce que vivait et éprouvait le Fondateur des Oblats. Écrit sur les instances de l'un de ses religieux pour occuper les loisirs forcés qui suivirent une longue maladie, il conserve le souvenir des faits et des circonstances qui pouvaient intéresser les siens. Si le caractère vif et impétueux du saint s'y manifeste sans fards, on y trouve aussi le témoignage de son ardeur apostolique et de sa tendresse de coeur.
Les cahiers de 1838 ont été conservés et sont ici pour la première fois publiés, et dans leur entièreté. On y entend l'écho des multiples lettres qu'il a écrites ou qu'il a reçues, de même que des nombreuses visites faites ou accueillies. Bien sûr, la plus grande place est occupée dans ces pages par son diocèse et par sa Congrégation. Le Journal fourmille de renseignements sur sa personne et ses activités, sa famille, son travail pastoral, ses préoccupations de fondateur. Mais les passages les plus attachants sont ceux où apparaît l'âme du saint, comme celui où l'on découvre la bonté dont il entoura un malheureux prêtre qu'il traita en «vrai père». - H. Jacobs sj