Katholisches Schriftprinzip ? Josef Rupert Geiselmanns These der materialen Schriftsuffiziens
Daniel EichhornTeología - reviewer : Gonzague de Longcamp c.s.j.
Pour dépasser la théorie des deux sources, le théologien de Tübingen a développé la notion de suffisance matérielle de l'Écriture. En elle, toute la Révélation est présente explicitement ou implicitement. La Tradition n'est pas à voir comme un complément, mais comme un principe formel interprétatif de l'Écriture. Et Daniel Eichhorn de se demander dans son étude si cette position peut constituer un « principe scripturaire catholique ».
Pour répondre à cette question, il va procéder de manière étonnante et suggestive, en commençant par présenter une synthèse de la pensée de Geiselmann (chap. 1) avant d'en présenter le contexte historique (chap. 2) et la réception (chap. 3). Ce n'est que dans un 4e chap. qu'il développera les trois traits caractéristiques de la pensée de son théologien : histoire, révélation et tradition. Il tend alors à montrer comment Geiselmann retourne, au-delà des multiples sources, à ce qui constitue pour lui l'unique source de la révélation : la prédication orale du Christ, reçue par les Apôtres.
Enfin, l'A. évalue les résultats de sa recherche et se demande, en réponse à sa question d'origine, pourquoi son théologien, qui cite abondamment Vatican i, n'a pas reçu Vatican ii qui, pourtant, allait largement dans le même sens que lui.
Cet ouvrage fait montre à la fois de précision dans l'analyse de la pensée du théologien de Tübingen, tout en manifestant un recul critique respectueux et pertinent. En outre, tout au long de ces pages, l'A. a souci d'accompagner son lecteur dans un univers complexe au moyen de présentations et de reprises régulières.
Une des critiques a retenu notre attention : le peu de place que Geiselmann donne à l'action de l'Esprit Saint dans la Tradition. Il semble qu'il y a là un objet de débat et d'étude capital pour la théologie latine. Une juste théologie de l'Esprit Saint comme constituant de la Tradition ne constitue-t-elle pas à la fois la réponse à la recherche de Geiselmann et la juste réception de Dei Verbum ? - G. de Longcamp c.s.j.