Dans La montée naturelle vers Dieu, Rosmini voit «la
spéculation par excellence» dont la preuve est fournie par ses
oeuvres. Franco Percivale décrit comme suit les quatre moments
théoriques de cet accès cognitif à Dieu: il existe, sur l'existence
de Dieu, un jugement spontané à la portée de tous (connaissance
populaire «quasi-directe»); sur ce jugement primitif se greffe un
processus spontané qui conclut par de multiples raisonnements à la
nécessaire existence d'un Réel infini (usage philosophique de
l'argument «a posteriori» sous de multiples formes); la «preuve a
priori» découle de la «force» de médiation qui «se trouve tout
entière dans l'idée de l'être» (essere - italiques de l'A.);
l'approfondissement et la confirmation de cette preuve étaient
prévus pour la Teosofia, restée inachevée. Tels sont les thèmes que
P. développe dans les quatre chapitres consacrés aux oeuvres de
Rosmini, les Nouveaux essais sur l'origine des idées, la Logique
(du discours sur Dieu), la Psychologie (ou tension vers Dieu comme
élément constitutif de l'homme et de son développement), la
Théosophie (ontologie et théologie naturelle).
Le renouveau de l'intérêt pour cet auteur vient entre autres du
fait que son oeuvre se situe à une époque de remise en cause de la
philosophie et de la théologie traditionnelles sous l'influence du
rejet par Kant de la possibilité pour l'intelligence humaine
d'acquérir la certitude de l'existence de Dieu. Il ne serait pas
sans intérêt de comparer la démarche de Rosmini et celle d'auteurs
tels que Joseph Maréchal et Karl Rahner. - L. Renwart, S.J.