Il est arrivé qu'au nom du respect de la nature, on s'en prenne au
judaïsme et au christianisme, leur reprochant d'adhérer, à travers
la Bible, à une conception du rapport de l'homme à la nature qui
subordonne totalement celle-ci à celui-là, inspirant de la sorte
une maîtrise sans limite sur le monde créé par Dieu et confié à
l'homme. La réalité, souligne ce livre, est bien différente. Car
c'est justement l'émancipation du Créateur qui semble plutôt avoir
conduit à une exploitation sauvage d'un monde dans lequel on ne
reconnaissait plus une « oeuvre divine ».Le livre veut
ainsi réhabiliter (en s'inspirant pour cela de l'histoire)
l'approche chrétienne de la nature, en invitant à s'émerveiller
devant elle, à la respecter et à la traiter avec douceur. Saint
François d'Assise, avec sa reconnaissance du créé imprégné de la
présence divine, ne nous invite-t-il pas à vénérer « soeur
notre mère la terre »? - S. Decloux sj