L’Évangile de Marc. L’Évangile de la Foi

René Jacob
Sagrada Escritura - reviewer : Didier Luciani

Sur l’évangile de Marc, les publications en français continuent à aller bon train (F. Vouga, C. Burkhalter, L’évangile d’une femme, 2021 ; D. Bourguet, L’humble divinité de Jésus, 2021 ; D.-M. d’Hamonville, Marc : l’histoire d’un choc, 2019 ; etc.). Le livre de René Jacob est le fruit d’une longue fréquentation de l’évangile et de son enseignement au Grand séminaire de Lille. Tout en recueillant les résultats de la recherche exégétique la plus classique (J. Delorme, C. Focant, M.-J. Lagrange, P. Lamarche, S. Légasse, R. Schnackenburg, B. Standaert, G. Van Oyen, etc.), il est particulièrement attentif – comme le sous-titre l’indique – à la mise en évidence des structures de composition présentes dans cet évangile (selon la méthode de la rhétorique sémitique). Il n’est certes pas le premier à le faire, mais l’intérêt de son ouvrage tient au moins à trois facteurs : 1) il s’intéresse à l’architecture de la totalité de l’évangile (comme R. Meynet) et non pas à quelques péricopes isolées ; 2) il donne à voir ce qu’il fait et comment il le fait en produisant de nombreux tableaux (sur le texte grec et sur la traduction française) qui soutiennent ses analyses (avec, en complément, un site web : <www.evangiledemarc.online>) ; 3) sa démarche, même si elle requiert une attention soutenue, est toujours présentée avec précision, pédagogie et sans technicité excessive, ce qui fait de l’ouvrage un excellent outil pour des groupes d’études bibliques. Le résultat auquel il aboutit est une composition en cinq parties et vingt-et-une sections, elles-mêmes construites de façon concentrique (7+3+7+3+1) : 1-7 : « qui est Jésus ? » / 8-10 : « le pur et l’impur » / 11-17 : « comment être disciple » / 18-20 : « la Passion » / 21 : « le tombeau vide »). L’A. pense ainsi « être parvenu à établir la structure complète de l’évangile de Marc » (p. 42 ; c’est lui qui souligne). Si l’on compare, p. ex., avec l’étude récente de Meynet (« La composition de l’évangile de Marc », Gregorianum 96, 2015, p. 231-252) qui ne travaille pas moins méthodiquement, on s’aperçoit cependant que les deux auteurs – même en s’en tenant à ce niveau global de la macrostructure – ne s’accordent tout à fait que sur quelques sections (Meynet parle ici de « séquences ») : 2,1–3,6 (déjà repérée par P. Mourlon Beernaert en 1973) ; 8,27-9,13 ; 9,14-50 ; 13,1-37 (reconnue également par B. Standaert). Quelles que soient les explications qu’on leur trouve, ces divergences ne remettent certes pas en cause la qualité de l’écriture et de la composition de Mc, aujourd’hui généralement admise. Elles posent, en revanche, la question de la subjectivité inhérente à tout type d’approches – y compris, « structurelles » – et poussent à établir des critères pour qualifier les différentes propositions de composition d’un texte qui, par sa richesse, excédera toujours notre faculté à le circonscrire. — D. Luciani

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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