L'imposizione delle mani nella tradizione della Chiesa latina. Un rito che qualifica il sacramento
G. CavalliLiturgia y pastoral - reviewer : Jean Radermakers s.j.
Dans une première partie, l'A. déroule un itinéraire: de la présence du geste au sens qu'il prend dans l'acte sacramentel. Un rapide parcours dans l'Ancien Testament, le judaïsme et le Nouveau Testament, avec attention particulière au livre des Actes. Il s'y agit, dit l'A., «du geste de transmission du Saint Esprit». Certes, mais dans la mesure où le geste signifie le don de l'Esprit, non au sens où il le provoquerait, car les Actes montrent bien qu'il agit avec une souveraine liberté et que le rite marque un accueil de sa libre intervention, sans la commander. Ensuite, l'A. étudie le sens que prend l'imposition des mains au long du Ier millénaire de la vie ecclésiale. En examinant la Tradition apostolique, il repère l'emploi liturgique du rite dans l'ordination et l'initiation chrétienne, puis dans le baptême et la réconciliation. Il signale comment l'époque patristique évolue vers une définition de l'épiclèse. Enfin il nous ouvre le IIe millénaire et nous mène au Concile de Trente à travers les rituels, y compris ceux du mariage, de la pénitence et de l'eucharistie; le rite signale davantage la reconnaissance d'une «action» suscitatrice que la transmission d'un «pouvoir».
La deuxième partie constate la redécouverte et la récupération du geste comme élément spécifique de la dynamique sacramentaire. L'importance de la réforme liturgique et de la réflexion sur la sacramentalité à Vatican II est marquée. L'A. apporte ici une contribution nouvelle au double niveau liturgique et doctrinal. En analysant les documents conciliaires, il dégage une véritable théologie du sacrement. Le dernier chapitre constitue une synthèse des différents éléments apportés tout au long de l'étude. L'accent est mis sur la conjonction de la parole et du geste sacramentel, et l'A. ouvre ainsi la voie à un approfondissement de la réflexion sur les pratiques pastorales et sacramentelles de l'Église. La conclusion profile les orientations à poursuivre. Malgré les lourdeurs inhérentes à une dissertation doctorale, nous avons là un instrument de choix pour une réflexion en profondeur sur la nature et le sens d'un rite essentiel à la pratique ecclésiale des sacrements. Les liturgistes et les dogmaticiens trouveront grand profit à le consulter. - J. Radermakers, S.J.