L'oeuvre de Hugues de Saint-Victor. 1. De institutione novitiorum. De virtute orandi. De laude caritatis. De arrha animae. Texte latin par H.B. Feiss & P. Sicard. Trad. française par D. Poirel, H. Rochais & P. Sicard. Introduction, notes et appendices par D. Poirel

Hugues de Saint-Victor
Historia del pensamiento - reviewer : Hubert Jacobs
Quatre oeuvres de Hugues de Saint-Victor sont ici éditées, avec le texte latin, la traduction française, des introductions et des notes. Sorte de manuel de savoir-faire à l'intention des novices, le De institutione novitiorum nous renseigne dans une certaine mesure sur la personnalité de son auteur et la vie quotidienne à l'abbaye de Saint-Victor. Hugues y enseigne aux novices une discipline générale du comportement, adaptée aux diverses circonstances de la vie en communauté. C'est un écrit original, dans un genre littéraire encore presque neuf, et qui connut une large diffusion. Avec le Didascalicon il aurait formé les deux volets d'un programme unique d'éducation intellectuelle et morale. Le De virtute orandi enseigne une rhétorique de la prière, la forme de celle-ci et le rôle qu'y jouent les paroles. Cet opuscule connut un très large et vif succès, grâce en particulier à son aspect didactique, descriptif et classificateur, qui correspondra bien aux soucis méthodiques de la future devotio moderna. Hugues semble assigner à ce traité une fin pratique et pédagogique, définissant la prière afin d'y introduire son lecteur. Il y est d'abord question, à partir de l'Écriture, de la prière liturgique, mais également de la prière personnelle dans le prolongement de la lectio divina.
C'est le thème de l'amour qui a la première place dans le De laude caritatis. L'éclosion de l'intérêt pour ce thème est en effet l'un des faits majeurs de la littérature du XIIe siècle, tant chez les cisterciens que chez les Victorins. Hugues a beaucoup écrit sur l'amour. Ici, l'éloge de la charité constitue l'objet de subtiles variations. Sous l'effusion du coeur, le lecteur découvre cependant une discrète mais bien réelle construction. S'y laisse discerner une progression continue dans la description et l'éloge de la charité. La louange de l'amour se fait d'autant plus vive que Dieu descend plus bas dans son amour pour l'homme. Le De arrha animae est un dialogue intérieur entre Hugues et son âme à propos des présents de fiançailles que le Seigneur offre à l'âme en attendant les noces du ciel où enfin Il se révélera pleinement à elle. C'est un soliloque, considéré aujourd'hui comme l'un des plus purs joyaux de la littérature spirituelle. Il n'y est pas question d'une analyse de l'amour mais de l'itinéraire suivi par l'âme de la cupidité à la charité. En appendice est rejetée l'hypothèse d'une troisième partie perdue du De institutione novitiorum et l'on trouve publié un recueil d'avis de Robert de Saint-Victor portant le même titre. - H. Jacobs, S.J.

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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