L'oracle de Nathan et l'unité du livre d'Isaïe

Dominique Janthial
Sagrada Escritura - reviewer : Jean-Louis Ska s.j.
Dirigée par J.-P. Sonnet et défendue l'Institut d'Études Théologiques de Bruxelles, cette thèse se propose de lire tout le livre d'Isaïe comme unité littéraire. L'introduction (p. 1-25) expose le but de la thèse et les principes de la méthode adoptée. Les différentes parties d'Is sont traitées tour à tour, mais les premiers chapitres se taillent la part du lion: Is 1,1 - 2,5 (p. 26-55); Is 2,6 - 6,13 (p. 56-87); Is 7,1 - 12,6 (p. 88-152); Is 13-23 (p. 153-183); Is 24-33 (p. 184-213); Is 34-46 (p. 214-277); Is 47-66 (p. 278-306). La césure entre Is 46 et 47 étonnera sans doute plus d'un critique. Les conclusions et ouvertures récoltent les résultats de la recherche (p. 307-321). En annexe, le lecteur trouvera une série de schémas récapitulatifs et un résumé des principes qui ont guidé la structuration en parties. Le volume se conclut par une liste des abréviations, une bibliographie par sections (p. 335-350) et un index des auteurs. La bibliographie organisée par sujets n'a pas que des avantages parce qu'il n'est pas toujours simple de savoir dans quelle section chercher un ouvrage cité. La thèse elle-même s'engage dans un chemin ouvert entre autres par Childs et Rendtorff, deux auteurs qui auraient peut-être mérité d'être cités plus souvent. Le thème unificateur de tout le livre d'Is serait la «maison», avec, dans l'arrière-fond, l'oracle dynastique de 1 S 7. Le livre d'Is joue sur toutes les harmoniques du terme «maison» qui signifie à la fois demeure, temple et palais. Il est trop difficile de rendre compte en quelques lignes de ce travail ambitieux puisqu'il veut mettre en évidence l'unité d'un texte très diversifié tout en évitant «l'hérésie de la paraphrase». Il faut reconnaître, en premier lieu, que l'ouvrage renouvelle la lecture d'un texte peut-être trop connu et trop rapidement subdivisé en trois parties. En second lieu, le problème méthodologique repose en grande partie sur la définition du terme «livre» et sur les critères qui permettent d'en définir la cohérence: présence de thématiques générales, style, théologie, formes et genres littéraires ou autre chose encore? A ce sujet, il serait intéressant de consulter le récent ouvrage de D.M. Carr, Writing on the Tablet of the Heart. Origins of Scripture and Literature, Oxford, University Press, 2005. En troisième lieu, il serait peut-être utile de distinguer plus clairement avec U. Eco intentio auctoris, intentio operis et intentio lectoris. Ces quelques questions n'ont d'autre objet que de souligner l'intérêt de cet essai. - J.-L. Ska sj

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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