Dirigée par J.-P. Sonnet et défendue l'Institut d'Études
Théologiques de Bruxelles, cette thèse se propose de lire tout le
livre d'Isaïe comme unité littéraire. L'introduction (p. 1-25)
expose le but de la thèse et les principes de la méthode adoptée.
Les différentes parties d'Is sont traitées tour à tour, mais les
premiers chapitres se taillent la part du lion: Is 1,1 - 2,5 (p.
26-55); Is 2,6 - 6,13 (p. 56-87); Is 7,1 - 12,6 (p. 88-152); Is
13-23 (p. 153-183); Is 24-33 (p. 184-213); Is 34-46 (p. 214-277);
Is 47-66 (p. 278-306). La césure entre Is 46 et 47 étonnera sans
doute plus d'un critique. Les conclusions et ouvertures récoltent
les résultats de la recherche (p. 307-321). En annexe, le lecteur
trouvera une série de schémas récapitulatifs et un résumé des
principes qui ont guidé la structuration en parties. Le volume se
conclut par une liste des abréviations, une bibliographie par
sections (p. 335-350) et un index des auteurs. La bibliographie
organisée par sujets n'a pas que des avantages parce qu'il n'est
pas toujours simple de savoir dans quelle section chercher un
ouvrage cité. La thèse elle-même s'engage dans un chemin ouvert
entre autres par Childs et Rendtorff, deux auteurs qui auraient
peut-être mérité d'être cités plus souvent. Le thème unificateur de
tout le livre d'Is serait la «maison», avec, dans l'arrière-fond,
l'oracle dynastique de 1 S 7. Le livre d'Is joue sur toutes les
harmoniques du terme «maison» qui signifie à la fois demeure,
temple et palais. Il est trop difficile de rendre compte en
quelques lignes de ce travail ambitieux puisqu'il veut mettre en
évidence l'unité d'un texte très diversifié tout en évitant
«l'hérésie de la paraphrase». Il faut reconnaître, en premier lieu,
que l'ouvrage renouvelle la lecture d'un texte peut-être trop connu
et trop rapidement subdivisé en trois parties. En second lieu, le
problème méthodologique repose en grande partie sur la définition
du terme «livre» et sur les critères qui permettent d'en définir la
cohérence: présence de thématiques générales, style, théologie,
formes et genres littéraires ou autre chose encore? A ce sujet, il
serait intéressant de consulter le récent ouvrage de D.M. Carr,
Writing on the Tablet of the Heart. Origins of Scripture and
Literature, Oxford, University Press, 2005. En troisième lieu, il
serait peut-être utile de distinguer plus clairement avec U. Eco
intentio auctoris, intentio operis et intentio lectoris. Ces
quelques questions n'ont d'autre objet que de souligner l'intérêt
de cet essai. - J.-L. Ska sj