La Chiesa Madre nel concilio Vaticano II, premio Bellarmino 2000
G. ZivianiTeología - reviewer : Bruno Clarot s.j.
L'image de l'Église-Mère fournie par le concile aide à pénétrer jusqu'à l'intime de l'Église et de sa mission, car ce mystère d'amour lie l'Église au Fils comme épouse, et aux croyants comme mère. Mais la crise de la maternité dans notre culture occidentale a rendu le concile et l'après-concile peu attentifs à ce titre. Ce volume entend approfondir cette image riche de sens.
La conception de Dieu dans le N.T., remarque G.Z., est basée sur la paternité-maternité de Dieu, sans rigidité morale et en réduisant les différences entre les sexes. Mais au cours des siècles, on a viré de plus en plus vers un Dieu-Père lointain, sévère, avec un sacerdoce masculin qui accentuait les distances. Aujourd'hui on revient à une religion de la mère, plus proche de l'expérience initiale et du sacerdoce commun des fidèles. La femme ne se définit pas par sa fonction maternelle, mais elle est d'abord une personne et elle devient de plus en plus l'égale de l'homme en tous les domaines. L'image de Dieu-mère est puisée dans la Bible et l'Esprit Saint représente la féminité en Dieu. La théologie est en pleine recherche dans ce domaine, mais le magistère semble utiliser le sexe pour freiner l'équivalence entre l'homme et la femme, voulue par le concile. Il faudrait arriver à un dialogue serein sur la théologie de la féminité à partir des données du concile.
Dans son étude, l'A. se limite aux documents officiels du concile. Il ne travaille pas sur une définition, mais sur une image symbolique très riche qui permet de mieux approcher le mystère de l'Église et nous aide à sortir des tensions post-conciliaires sur l'ecclésiologie. Chaque texte utilisé est replacé dans l'histoire de sa formation durant le concile. Ziviani s'appuie aussi sur les homélies et messages des deux papes au cours du concile et sur le magistère conciliaire de Paul VI. La constitution Lumen Gentium est capitale pour la nature de l'Église, tandis que les autres textes parlent surtout de sa mission. Les conclusions du livre présentent des suggestions au sujet de la mariologie, de la post-modernité et de la nouvelle évangélisation en fonction de la maternité de l'Église.
Dans sa préface, B. Forte écrit que «ce travail fera date et marquera la réflexion sur l'ecclésiologie née de Vatican II». Très claire dans la forme et dans le fond, cette thèse a bien mérité son prix Bellarmin. - B.Clarot, S.J.