Trois conférences anciennes (1975), inédites en français, sont
heureusement traduites et annotées par une théologienne déjà connue
pour ses travaux sur Edith Stein, ce qui nous vaut une introduction
brillante, avant l'ouverture du Professeur Ratzinger, et de
précieuses annexes (les principaux textes mariaux de référence
depuis Vatican II, le calendrier des grandes fêtes mariales avec
leurs textes liturgiques, la déclaration christologique commune
entre l'Église catholique et l'Église assyrienne - nestorienne - de
l'Orient de 1994). Malgré quelques imperfections (les notes de l'A.
sont rejetées en fin de volume, le grec n'a pas réussi à se faire
imprimer), nous voici devant l'excellent exemple d'une méthode
théologique qui va «de l'avant vers l'arrière» (pour situer «le
lieu biblique de la mariologie», 30) et veut «mettre en évidence
les trois grands dogmes mariaux dont la relecture spirituelle
laissera d'elle-même surgir les fondements bibliques» (49). Refuser
la naissance virginale ou la maternité divine, c'est présupposer
que Dieu ne peut atteindre l'histoire terrestre et vice-versa (70);
la préservation du péché originel atteste, elle, que la grâce de
Dieu est suffisamment puissante pour susciter une réponse (79);
l'assomption corporelle dans la gloire céleste montre, à son tour,
comment l'homme dépossédé de lui-même entre tout entier dans le
salut (86). Ainsi, toute la mariologie a été anticipée comme
ecclésiologie pour la développer typologiquement: «le type dont
parle l'ecclésiologie du Nouveau Testament et des Pères existe
comme personne» (76-77), et cette personne est féminine (42). On
n'en finirait pas de poursuivre de telles réflexions. - N. Hausman,
S.C.M.