La mort. Méditation pour un chemin de vie

Michel Aupetit
Espiritualidad - reviewer : Alain Mattheeuws s.j.

Les guerres d’aujourd’hui, les attentats, la pandémie sont autant d’événements qui remettent la mort devant nos yeux. Dans le monde occidental, nous avions fini par occulter cette réalité de la vie de l’homme. Les réactions de la culture hédoniste et technique sont impressionnantes. Mais – et tout le propos de cette méditation tend à nous en rendre conscients et libres – notre réponse est le plus souvent « de nous protéger de la mort par tous les moyens. En réalité, nous nous sommes protégés de la vie. La vie est un risque, mais un risque magnifique. Le fameux principe de précaution désormais inscrit dans la Constitution revient, au fond, à refuser de vivre vraiment pour ne pas risquer de mourir ». La peur de la mort exprime une peur de vivre le plein de notre existence. Au contraire, il nous faut comprendre que la mort est une « condition essentielle de la présence à sa propre vie ». Cette méditation de Mgr Michel Aupetit est un chemin de vie. Elle cherche à donner à la mort sa juste place et à lui redonner tout son sens : acte éminemment humain et spirituel dont l’abandon, la confiance et la communion sont les signes d’une alliance avec le Dieu de la vie éternelle.

L’A. insiste sur le fait de se familiariser avec la mort et dans ce but, d’une manière expressionniste et suggestive, il nous aide à réfléchir à différentes formes de mort de l’existence : mort à soi-même, mort aux autres, mort au péché. En contraste, il décrit des milieux de la vraie vie : la vie en dedans, la vie au-dehors, la vie transmise, la vie éternelle. À travers ces réflexions, nous sommes amenés à affirmer un au-delà de la mort et l’existence d’un Dieu d’amour. La mort présente un enjeu théologal qui est manifesté dans chaque thématique, parfois de manière plus explicite dans les citations de l’Écriture, les références de saint Augustin et le témoignage de sainte Thérèse de Lisieux. Nous avons été surpris et heureux de la convocation de Zundel pour aborder la question de la résurrection de la chair.

Le chapitre antérieur, brièvement, nous éclaire sur la distinction corps-âme : le regard posé par l’ancien médecin est aussi marqué par ses références au Catéchisme de l’Église catholique. Nous pourrions l’enrichir des citations, des livres et des articles d’un grand philosophe existentialiste belge, le père R. Troisfontaines, spécialiste à la fois d’A. Camus et de G. Marcel. Son œuvre, ainsi que celle d’autres auteurs d’aujourd’hui (F. Hadjadj) sont aussi des références pour parler du « mystère de la mort » et pour montrer, comme le fait l’archevêque, l’importance de la mort comme un acte humain décisif qui engage pour l’éternité. Ce chemin de vie tel qu’il est médité, nous rapproche aussi de la foi exprimée par Thérèse de Lisieux par ces mots d’abandon et de foi : « Je ne meurs pas (…). J’entre dans la vie. » — A. Mattheeuws s.j.

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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