Dans le cadre de la publication des oeuvres complètes de C.F.
(1911-1995), ce volume reprend le premier travail du thomiste
italien sur la causalité, paru initialement en 1939 et réédité
plusieurs fois. Cette thèse allait déterminer les études thomistes
(F. vint à Louvain en 1954 occuper la Chaire Cardinal Mercier sur
ce même thème). En effet, la notion de participation permet non
seulement de mieux comprendre l'originalité de la métaphysique
thomassienne vis-à-vis de l'aristotélisme, mais aussi de voir
l'utilisation que le Docteur commun fait des thèses
néoplatoniciennes. F. parle à ce sujet de «synthèse intensive». À
partir de sa lecture de Boèce et du Pseudo-Denys, mais aussi du De
Causis et d'Avicenne, Th. définit une ontologie participative de
l'esse comme acte premier intensif qui embrasse tout, et affirme la
distinction réelle de l'être et de l'essence (cf. De ente et
essentia). Cette position a des conséquences qui dépassent la
métaphysique. F. les étudie au plan théologique, en considérant les
rôles respectifs de la nature et de la grâce dans le processus de
la déification de l'homme : «la divinité, présente en Dieu de
manière essentielle, vient se communiquer par la grâce à la
créature de manière accidentelle» (p. 291). Cette étude conduisit
F. à se confronter à Hegel puis à Heidegger et à fonder un Institut
«d'histoire de l'athéisme». - A.Ms