Sophronie (1896-1993) émigre de Russie en 1922, s'établit comme peintre à Paris et retrouve la foi. En 1925 il entre comme moine au Mont Athos et devient disciple du starets Sylvain. Après la mort de ce dernier en 1947, il retourne en France pour en faire connaître la spiritualité et continuer son propre rôle de starets qu'il a commencé à l'Athos. En 1959 il passe en Angleterre où il fonde un monastère orthodoxe dont il devient Archimandrite, c'est-à-dire Abbé.
Dans ce livre, Sophronie parle de la prière en se basant sur sa propre expérience. La prière surpasse tout art et toute science. Il faut y demeurer le plus longtemps possible pour que sa puissance nous pénètre et nous rende capables de résister à toute force destructrice. La vraie prière est communion au Saint-Esprit qui prie en nous et nous fait connaître Dieu. Trois étapes sont à distinguer dans la prière: après des faveurs initiales, Dieu semble nous abandonner et nous passons par une sorte de mort. Dieu se révèle ensuite peu à peu en nous éveillant à un amour tout autre. Mais il faut passer par cette sorte d'enfer pendant des années pour nous détacher vraiment de nos péchés. Sophronie demeura sept années dans la solitude et une prière continuelle. Jésus lui apprit à prier pour tous les hommes et à voir que leur vie est tragique. Alors qu'il reprochait à Dieu son indifférence devant nos souffrances, Jésus lui répondit:«Est-ce toi qui as été crucifié pour eux?». La route du Christ demeure la nôtre: passer par la croix en croyant à l'amour du Père. C'est la prière qui a sauvé Sophronie du désespoir en lui faisant pressentir la victoire finale avec le Christ. L'Esprit nous procure parfois des éclairs d'illumination profonde mais la prière reste presque toujours difficile et il est impossible d'arriver à prier sans fatigue.
Au Mont Athos, Sophronie a admiré de grands ascètes et a pu obtenir leurs confidences. Ceci et la direction de son starets Sylvain l'ont aidé à accepter de devenir lui-même starets à l'Athos puis à Paris et en Angleterre. Mais les occidentaux le trouvent trop dur et exigeant parce qu'ils voudraient arriver à la perfection de la prière sans une sérieuse et longue ascèse… Sophronie explique alors comment il conçoit l'action d'un Père spirituel.
Nullement théorique, riche d'expérience et bourré de citations du N.T., ce livre est rédigé de façon concentrique et revient plusieurs fois sur certains points importants. Sophronie laisse parler assez librement son expérience pour nous répéter que la prière est exigeante si l'on veut vraiment laisser l'Esprit prier en nous. Il n'existe pas de vie spirituelle au rabais. - B. Clarot, S.J.

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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