Introduit par Cl. Barthe, précédé de «Notes sur les textes» signées
des éditeurs, cette présentation bilingue du Cérémonial du 18ème
siècle (lui-même issu du Cérémonial romain de 1600) offre une
traduction française provenant du site www.ceremoniaire.net et
comporte, en note au texte latin, les changements apportés par la
dernière édition typique de 1886. «Témoin par excellence de 'ce qui
se faisait'», l'ouvrage comprend, comme son devancier tridentin,
trois livres, le dernier plus succinct concernant les rapports
(liturgiques toujours) avec ce que l'on nommerait aujourd'hui les
autorités publiques. À parcourir ces pages illustres, on est
parfois saisi par la majesté de certains offices (comme les Matines
des Ténèbres ou le Mandatum du Jeudi-Saint, ou la paraliturgie
autour de l'évêque mourant), souvent amusé, et pas seulement, quand
les chanoines qui portent «l'aumusse» la mettent sur le bras (86),
ni par l'utile «préintonation» (48), voire la «prégustation» du
pain, du vin et de l'eau (46) et tous les baisers de main ou de
visage destinés à l'évêque (passim). Finalement, à côté de ces
multitudes d'usages de cour médiévale (qui feraient la joie des
linguistes, pour ne pas parler d'autres sciences humaines), la
réforme liturgique de Vatican II, dont on veut bien reconnaître
qu'elle fut suivie d'outrances, apparaît, elle, plus que jamais
capable de «faire revivre en plénitude la liturgie romaine»; et ce
ne sera pas par «la renaissance d'un épiscopat de rite tridentin»
(4) espérée par les promoteurs de cette intéressante publication,
mais en raison d'une ecclésiologie bien plus proche de son site
évangélique primitif. - N. Hausman scm