En rééditant de manière augmentée son livre Contempler le Coeur
du Christ (1999), l'A, disciple d'Ignace et ami d'Augustin,
«s'acquitte de cette tâche très douce que la Compagnie de Jésus a
reçue il y a plus de trois siècles» et que Benoît XVI lui a
rappelée dans sa lettre adressée en 2006 au P. Kolvenbach:
promouvoir la dévotion au Coeur de Jésus. Saluons en premier lieu
la beauté esthétique que nous offre cette édition, grâce aux
illustrations et à la mise en page d'H. van Ruymbeke (dommage
qu'une erreur se soit glissée à la p. 122). Ce livre est ainsi une
oeuvre d'art. Il n'y a pas de page qui ne soit colorée ni
illustrée: c'est un hommage à la richesse du Coeur du Christ.
Ensuite la sobriété du texte n'en cache pas moins la profondeur. On
perçoit que l'A. veut désigner le Coeur du Christ, en déployer
toute la richesse, laissant ensuite chacun libre d'aller boire à
cette source. L'articulation des deux Testaments ainsi que celle de
l'Écriture avec la Tradition assurent la rigueur théologique du
texte qui se veut pourtant avant tout le chemin d'une rencontre.
D'ailleurs, dans le prologue, l'A. rappelle deux événements qui
l'ont ouvert à cette spiritualité. Après quelques textes
introductifs et un bref historique, le corps du texte est structuré
autour de quatre extraits de l'évangile de saint Jean qui sont
largement commentés. Jn 7,37-39: le coeur comme source qui apaise
la soif; Jn 13,21-26: le coeur comme lieu de repos et d'amitié; Jn
19,31-37: le coeur transpercé qui attire le regard; Jn 20,24-29: le
coeur comme révélation de la miséricorde. Souhaitons à chaque
lecteur de faire siens les derniers mots: «oui, dans le mystère de
la croix, Dieu a compati à toute souffrance humaine et l'a
transformée.» - S. Dehorter