Envisager la vie spirituelle comme une lutte et un combat, c’est prendre conscience de la grandeur de notre liberté. Face à la réalité humaine du péché qui peut enfermer l’homme et le détourner de sa destinée en Dieu, le combat spirituel est une conversion continue. C’est un mouvement permanent qui nous tourne vers Dieu et nous décentre de nous-même.

D’où vient le mal et où se situe notre liberté ? En quoi consistent l’activité diabolique et les tentations ? Que penser de la magie et de la sorcellerie ? Que faut-il entendre par « liens mauvais » ou « guérisons magiques » ? Autant de questions que le père Marie-Philippe Dal Bo étudie pour nous préciser le sens du combat spirituel dans la vie chrétienne.

En nous rappelant les armes ordinaires du combat spirituel (p. 265), l’A. nous invite à grandir dans le discernement des esprits en puisant aux sources de la Parole de Dieu et de la tradition. Ignace, Thomas d’Aquin, François de Sales, Jean de la Croix, Thérèse d’Avila, Thérèse de Lisieux nous éclairent sur ce chemin de perfection. Leurs expériences et leurs écrits viennent illustrer les propos de l’A. pour affiner nos discernements et évangéliser nos pratiques selon la Tradition de l’Église.

Cette analyse n’est pas seulement théorique ; elle s’avère également très pratique. La prière, les sacrements, l’ascèse, l’accompagnement spirituel sont autant d’armes nécessaires pour mener ce combat de liberté. À plusieurs reprises, l’A. met en garde contre certaines pratiques ecclésiales qu’il qualifie de « pastorale-miroir » ; il invite à revenir à la réalité des sacrements et des sacramentaux ou tout simplement à la prière du Notre Père « la plus belle et la plus efficace prière de délivrance » (p. 162).

Cette synthèse spirituelle sera d’une grande aide pour les confesseurs ou les accompagnateurs spirituels confrontés aux questions de superstition, de maladie. Elle pourra éclairer tout lecteur désireux d’approfondir les dynamiques du discernement spirituel. — C. Scrive f.m.j.