Pourtant, au départ, Révélation et science paraissent avoir des objets de préoccupation bien différents. La science s'occupe du directement observable. La Révélation fait réponse aux questions essentielles de l'humain concernant le sens: d'où vient-il, où va-t-il, qu'est-ce qui fait sens pour sa vie? Deux champs d'investigation apparemment différents. Pourtant d'emblée, l'A met en évidence que la science est sous-tendue par une ou des théologies implicites dont les scientifiques n'ont pas nécessairement conscience. Et même l'option laïque comporte la sienne. Et si elle récuse la transcendance, elle la rétablit à l'écart de Dieu en l'instituant dans le logos humain.
La science ne laisse pas de faire question par la diversité des théories à partir d'un même ordre de faits. Elle peut aussi s'égarer dans ses applications, mettant en péril la vie elle-même. Mais c'est l'objet même de ses investigations, la réalité, qui est à questionner: et si le résultat de l'observation scientifique en disait moins sur l'objet de la recherche que sur les structures mentales de celui qui la met en oeuvre? Autant de constats qui peuvent susciter le scepticisme.
Dieu, son Verbe, fait lever des résistances par rapport à un Dieu aliénant. Le consentement de la raison au Verbe a, au moins deux fonctions. Une fonction de fondation ontologique et une fonction d'aspiration de la démarche scientifique au-delà de ses limites. Sur cette question de toujours, M.M. propose des réflexions intéressantes qui ont de quoi nous faire dépasser des antagonismes stériles. - L. Doyen