L’ouvrage donne accès aux actes de la 65^e semaine d’études liturgiques organisée par l’Inst. de théol. orthodoxe St-Serge (Paris), en 2018. Parce que l’incarnation justifie une approche positive du corps et que leurs contemporains prennent soin du leur, les divers contributeurs présentent la place du corps en tel rite ou liturgie de leur Église. La table des matières regroupe des enquêtes fort diverses en quelques ensembles : sacralité du corps, corps humain dans la célébration eucharistique, vie sacramentelle, postures d’agenouillement, gestes d’onction, langage et voix dans la liturgie, gestes corporels, le corps du défunt. Les résumés de chaque contribution et l’index orientent également la consultation.

Une affirmation de fond relie l’ensemble : la liturgie manifeste et sert une vision de l’homme total. Elle contribue à réunir ce qui fut séparé : l’âme et le corps. Relevons quelques expressions orthodoxes qui le soulignent : « L’ascension, anabasis de l’homme vers le haut a une heureuse correspondance dans la descente catabasis de Dieu vers les hommes » (A.-F. Crăciun), « [Le] lien profond entre corps et âme (…) permet à l’action liturgique, à travers des gestes extérieurs (…) de toucher l’être humain en sa profondeur (…) elle opère chaque fois que nécessaire (…) une réunification des éléments du composé humain » (A. Lossky), « Le culte des reliques constitue un chemin inverse des religions naturelles (…) : Dieu vient exister dans la chair (…). C’est dans la chair que nous le trouvons (…) [y compris] dans la chair de toute créature en communion avec Lui, dans la vie comme dans la mort… » (C. D’Aloisio).

Parcourir l’ensemble permet de mieux connaître la liturgie et la ritualité des autres confessions chrétiennes. Les catholiques liront avec intérêt bien des articles, y compris ceux qui les concernent directement : « Le corps dans les rubriques de la messe romaine (1570-1969) » (G. Drouin), « Le corps et l’âme dans la liturgie catholique des funérailles » (A. Haquin), etc. — A.-M. Petitjean a.s.