Face aux sciences humaines, face à la théologie, le propos de l'A. est, tout en tenant compte de leurs apports et de leurs requêtes, de mener une réflexion qui soit philosophique. Celle-ci, en effet a pour intention d'aborder le symbole non plus seulement en fonction du choix d'une détermination particulière, mais en fonction de la chose même. Le philosophe veut comprendre le symbole en le saisissant dans ses articulations fondamentales. L'auteur prend bien soin de fixer le sens des termes principaux qui sans cesse reviennent dans son étude. Signalons seulement ici que le symbole est par lui défini comme une entité, une forme signifiante dont le sens se trouve toujours différé, reporté, ajourné.
Nombreuses sont certes les difficultés qui guettent une philosophie du symbole. Pour l'A., cependant, le choix est clair: sa perspective est éthico-ontologique, dans la foulée des oeuvres, pourtant diverses, de Ricoeur et d'Ortigues. Pour lui, le symbole doit être saisie de l'action réciproque qui noue en son fond l'être et l'agir. Mais le symbole ne serait pas un noeud anthropologique s'il ne se nouait aussi avec lui-même. «Le noeud symbolique passe par le noeud du symbole.» Ce noeud se trouve constitué par l'entrecroisement d'une forme de l'agir et d'un mode de l'être. C'est là son exigence la plus forte, ne condamnant pas pour autant ses autres usages. Il y a donc une pluralité sémantique et pragmatique du symbole, mais qui renvoie toujours, par delà l'interaction en lui d'une communauté et d'un monde, à ce foyer essentiel où se donne à penser la conjonction de l'être et de l'agir. - H. Jacobs, S.J.