Le péché originel et la vocation d'Adam l'homme sacerdotal

Maria Besançon
Sagrada Escritura - reviewer : Jean Radermakers s.j.
L'auteure de ce livre est juive devenue chrétienne; elle a déjà publié deux ouvrages où elle se plaît à développer l'intertextualité, à l'intérieur de l'AT comme entre l'AT et le NT: l'un traite de la double généalogie de Jésus en Mt et Lc (cf. NRT 120 [1998] 628), l'autre de Jésus comme l'Époux du Cantique (cf. NRT 127 [2005] 467). Le présent volume entreprend de «démêler les contradictions qui frappent à première vue tout lecteur qui aborde le livre de la Genèse» et de «donner un récit cohérent de ce récit de la création» en présentant Adam comme «l'homme du jardin d'Éden qui inaugure et oriente toute l'histoire du Salut» (p. 7). Vaste entreprise, il est vrai, et l'on n'est pas sûr d'avoir compris quand on refermera le livre, même en persévérant jusqu'au bout. En effet, l'A. nous mène par de nombreux détours à la découverte des figures et des symboles bibliques qu'elle harmonise dans de fulgurants raccourcis d'une grande richesse, mais qui échapperont souvent à ceux qui ne connaissent pas les allusions aux interprétations juives.
La trame du livre? Un résumé des deux versions de la création de l'homme en Gn 1-2, puis un commentaire du rôle d'Adam en Éden comme intercesseur et une reprise du récit de la chute d'où l'A. dégage «le germe des figures spirituelles et sacerdotales de la relation homme-femme». Elle nous plonge ensuite dans la symbolique sacerdotale de la nudité, avant de distinguer la mission sacerdotale de l'ordre de Melchisédech de la fonction de l'ordre d'Aaron. Reprenant alors l'action rédemptrice du Christ, nouvel Adam, et Fils de Dieu, elle développe le rôle sacerdotal de l'homme dans l'Église. Suivent neuf annexes sur des thèmes en rapport avec le parcours réalisé.
Ce livre nous place devant un foisonnement, éblouissant comme un feu d'artifice, de citations et d'explications parfois surprenantes, parfois percutantes, dont on ne perçoit pas toujours les liens. Le va et vient entre les textes bibliques fatigue le lecteur non initié, et il se prend à souhaiter plus de clarté, pris qu'il est dans le flou des symboles en fondu-enchaîné. Et pourtant il y a de la beauté et de la grandeur dans certaines pages, et de précieuses notations tout au long du parcours. Souhaitons tout de même bon courage aux «prêtres» qui en feront la lecture! - J.R.

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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