Le tradizioni storiche di Israele. Da Mosè a Esdra

Enzo Cortese
Sagrada Escritura - reviewer : Jean-Louis Ska s.j.
L'étude de E. Cortese entend remettre sur le métier les hypothèses sur la formation des trois ensembles littéraires de la Bible hébraïque qui décrivent les grandes étapes de l'histoire d'Israël, c'est-à-dire le Tétrateuque, l'histoire deutéronomiste et l'oeuvre du chroniste. Pour le Tétrateuque, l'A. défend essentiellement la théorie documentaire classique (Yahwiste, Élohiste, Deutéronome et écrit sacerdotal), du moins s'il faut en croire les premières pages du livre. En réalité, la position se nuance au cours de l'exposé. La source yahwiste (J), née sous le règne de David et Salomon, a été révisée et complétée dans le Nord et dans le Sud avant de recevoir son aspect définitif sous Ézéchias, vers 700 av. J.-C. (sigle: Js; cf. le Jéhoviste de Wellhausen). Ce document respecte en général les traditions qu'il incorpore. L'Élohiste (E) n'est pas vraiment une source, mais plutôt une série de compléments intégrés dans la source J. Le sacerdotal (P) exilique et postexilique a connu au moins trois étapes (Pg, Ps, Pss), la dernière datant de l'époque d'Esdras. Tout ceci est développé et explicité dans l'analyse des textes et résumé dans la synthèse finale. Cette partie sur le Tétrateuque/Pentateuque se termine par une liste des textes attribués aux deux sources principales, J et P.
En ce qui concerne l'oeuvre deutéronomiste, l'A. adopte en gros les thèses de F.M. Cross et de son école. Il postule donc deux rédactions, l'une préexilique et l'autre exilique, thèse qu'il étaye au cours de l'étude de chacun des livres avant de conclure et de proposer quelques réflexions sur les «théologies deutéronomistes». La dernière partie, la plus brève, est consacrée à l'oeuvre du chroniste. Pour l'A. la mission d'Esdras suit celle de Néhémie, et non le contraire. Il faut donc réorganiser les péricopes de Esd-Né en conséquence. Ces deux livres forment avec 1-2 Ch une unité rédactionnelle. Cette partie se conclut par un paragraphe sur la théologie du chroniste. Le livre est accompagné d'une bibliographie, mais ne contient aucun index.
Les opinions défendues dans cet ouvrage sont assez classiques comme on peut le constater, mis à part quelques détails. Ce qui l'est moins, c'est sans doute le ton adopté à certaines pages, surtout lorsqu'il s'agit de défendre l'existence de documents préexiliques. L'A. invoque comme «autorités» ceux qui vont dans son sens et reproche à ses opposants «de suivre la mode». Parmi ses «bêtes noires», il compte Rendtorff, Blum, Blenkinsopp et même un certain Ska. Van Seters est épargné parce qu'il n'est jamais cité. Glissons sur le procédé qui, malheureusement, tient trop souvent lieu d'argumentation. Ajoutons seulement que la polémique, parfois virulente, ne facilite pas toujours la lecture alors que le sujet est déjà bien difficile en soi. Et laissons aux critiques et aux recenseurs le soin de juger sereinement les positions en présence sur la base des arguments avancés. - J.-L. Ska, S.J.

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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