Lectio divina pour chaque dimanche. Carême et Semaine sainte. Années A, B, C

Nicolas Bossu l.c. Marion Launeau
Liturgia y pastoral - reviewer : Boris Paschke

Le p. Nicolas Bossu, l.c. (Ateneo Pontificio Regina Apostolorum, Rome) et la laïque Marion Launeau (1963-2020) nous présentent ce livre précieux avec des méditations très enrichissantes sur les textes liturgiques pour le carême et la Semaine Sainte. La période exacte du carême y reste ambiguë : selon le titre du livre, la Semaine Sainte ne fait pas partie du carême. Par conséquent, le dimanche 5 est considéré comme « [c]e dernier dimanche de Carême » (p. 243). Cependant, en ce qui concerne le dimanche 4 (Laetare), les deux auteurs annoncent « Nous voici à la Mi-Carême » (p. 205), supposant, donc, que le carême se ne termine pas avec le dimanche des Rameaux, mais surtout avec le Samedi saint. Ces façons différentes de compter la Quadragesima existent, toutes les deux, dans l’Église catholique.

Le livre se focalise sur le mercredi des Cendres, les six dimanches suivants (années A, B et C) ainsi que le Jeudi et le Vendredi saints. Chaque chapitre se compose de deux parties : sous le titre « À l’écoute de la Parole », les deux lectures (texte de l’AT ; épître du NT), le Psaume et l’Évangile du jour sont expliqués. Puis, dans la « Méditation », ces quatre textes liturgiques de la messe sont éclairés d’une perspective surtout spirituelle. En ce qui concerne le dimanche des Rameaux, non seulement les textes liturgiques de la messe, mais heureusement aussi ceux de la procession précédente (p. 384-392) sont expliqués et appliqués. Le livre a été très soigneusement édité.

Les auteurs approchent leurs lecteurs toujours dans un ton pastoral et avec beaucoup de délicatesse et sagesse. C’est évident, p. ex., dans leur exégèse de Jn 8,1-11 (p. 341-355). Par contre, ils ne mentionnent point que l’attestation de ce texte dans les manuscrits de l’Évangile de Jean est très faible.

Dans leurs interprétations des textes bibliques, les auteurs se réfèrent souvent aux autres sources (ecclésiastiques) comme le Catéchisme (CÉC) ainsi que les écrits des pères de l’Église (p. ex. Ambroise et Augustin), des papes (surtout Benoît xvi et François), des saint(e)s (p. ex. Édith Stein), des philosophes (p. ex. Paul Ricœur), des poètes (p. ex. François de Malherbe) et des exégètes (p. ex. Ceslas Spicq et François Bovon). Au total, il y a environ trois cents citations dont il manque malheureusement un index. Dans un chapitre, un tableau de Rembrandt est évoqué (p. 319, 331). Par contre, il n’y a aucune référence aux grandes Passions musicales (c.-à-d. celles selon saint Matthieu et selon saint Jean) de Jean-Sébastien Bach (BWV 244 et 245).

En ce qui concerne le message du livre, les auteurs se focalisent sur le Salut divin accompli par la Passion de Jésus-Christ. P. ex., ils constatent à propos de la Croix : « C’est peut-être la chose la plus importante à méditer à ce stade du carême [dimanche 4] : cet amour infini dont nous n’avons pas idée, que nous n’avons pas mérité et auquel nous ne pouvons pas répondre dignement, mais que nous pouvons simplement contempler et accueillir humblement en rendant grâces » (p. 227).

Les auteurs appellent leur livre « ce nouvel instrument » (p. 8). Sans doute, pour beaucoup de prêtres, le livre va tout à fait devenir un aide homilétique et un ouvrage de référence important. Mais selon moi, pour cette œuvre sensible, le terme « instrument » est un peu trop froid et sobre. Par la présente, je voudrais, donc, en proposer une alternative : ayant parcouru « le chemin du Carême » (p. 66, 295) avec ce livre en main, je peux témoigner qu’il était, pour ainsi dire, un très bon et fiable « guide de voyage ». Je vais, donc, de nouveau le prendre en main quand on dira dans les prochaines années liturgiques : « Nous voici en Carême » (p. 145).

Avec ce tome, les auteurs commencent une « série de livres » (8). Des volumes sur l’avent et Noël, le Temps pascal ainsi que le Temps ordinaire sont prévus et bienvenus. — B. Paschke

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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