L'A., dominicain belge, est le directeur du Centre d'histoire orale
et de travail de mémoire à l'école de religion et de théologie de
l'université KwaZulu-Natal (Afrique du Sud). Il présente ici, avec
ses collaborateurs, un néo-rituel de deuil, destiné à développer la
résilience des «enfants à risque» (mère séropositive, père
assassiné, parents disparus), basé sur la valeur thérapeutique du
travail de mémoire… un travail que certaines traditions culturelles
zouloues rendent à la fois facile (cf. les grands-parents conteurs)
et difficile (la communication intergénérationnelle est handicapée
par une double règle: on ne pose pas de questions à ses parents; la
mort est un sujet tabou). La méthode consiste à obtenir des adultes
qu'ils racontent l'histoire familiale, dans l'espoir que ce récit
aidera les enfants à surmonter leur traumatisme. Les enfants sont
alors encouragés, grâce à l'aide extérieure que leur apportent les
«médiateurs de mémoire», à confectionner (et à personnaliser par la
décoration) une «boîte de mémoire», tombeau affectif et
confidentiel, dans lequel seront rassemblés objets, photos,
documents, arbre généalogique, dessins et poèmes… qui leur
rappellent les absents. La méthode est longuement développée dans
deux précieux appendices: un manuel de formation et d'animation, un
manuel pour l'animation des sessions d'enfants. L'ouvrage est
enrichi d'une bibliographie. - P. Detienne sj