La Bible à l'heure du roman. Ainsi déjà Marek Halter avait évoqué
pour nous les visages bibliques de Sarah, Tsippora et Lilah (R.
Laffont, 2003); il est juif et connaît sa tradition. Voici qu'une
romancière renommée, chargée de cours à l'École centrale de Paris,
auteur de Rocaïdour, La grande Pâque russe, Charlotte Corday,
Néfertiti, Marie Madeleine, Ève, Anne de Kiev, reine de France…
entreprend de nous conter les aventures amoureuses, discrètes et
merveilleuses ou tourmentées et scandaleuses, entre des femmes et
des hommes cités dans la Bible. Elle nous avertit au départ que
tout n'est pas édifiant dans leurs rapports, mais que l'Écriture
les rapporte parce qu'ils s'animent sous le regard de Dieu: «Le
point commun entre leurs histoires, dont quelques-unes seulement
sont saintes, mais beaucoup scabreuses, sanglantes, atroces, ne
tient qu'à un fil: le fil rouge de leur relation avec le Créateur.
Le récit… prend son sens avec l'Incarnation du Christ, illuminateur
de la foi et de ses mystères, si bien que l'on peut affirmer cette
chose prodigieuse: «si l'Incarnation a bien commencé au Premier
jour du monde, l'Ancien Testament manifeste l'attente de la
Résurrection» (p. 11).
Ceci dit, elle ravive notre mémoire biblique en nous parlant d'Adam
et Ève, de la femme de Noé, d'Abraham, de Sarah et de Loth, d'Isaac
et Rebecca, de Jacob, Léa et Rachel, de Dinah, de Joseph et de la
femme de Putiphar, de Samson et Dalila, pour finir par la
délicieuse idylle de Ruth et de Booz. Par ce biais du roman,
gageons que de nombreux lecteurs retrouveront le chemin de la Bible
pour y redécouvrir ce délicat fil rouge indiquant comment l'amour
divin traverse nos histoires humaines. - J.R.