Un «petit ouvrage» dérangeant, donc instructif, qui cherche à faire
le bilan des enseignements sociaux de l'Église, en relevant surtout
ce qui manque, et en esquissant des solutions. À partir de la
relance due à Jean-Paul II (1979), l'étude fait le point, vingt ans
après (pourquoi, par exemple, un tel manque de relais par les
épiscopats nationaux, les auteurs, les éditeurs?), puis il entame
le tour des questions mal résolues, à commencer par les problèmes
économiques: l'emploi - plus rien n'est dit depuis 1982 sur les
moyens de faire face à une situation catastrophique -, le
libéralisme financier - une mise à distance qu'il faudrait
confirmer par de plus fermes orientations sur la régulation des
marchés -, le capitalisme (d'entreprises) comme système qui
perturbe la convivance sociale. Les sujets politiques sont abordés
ensuite: les droits de l'homme, la démocratie contemporaine. Enfin,
l'auteur s'interroge sur la nature même de la doctrine sociale de
l'Église: «est-elle affaire de 'révélation' ou de droit naturel?
Quelle place fait-elle au dialogue avec les autres traditions, au
dialogue tout court?». C'est en effet «tout un programme pour
demain» qui est proposé, dans un domaine où s'exprime l'impatience
contenue d'un très ardent défenseur. - N. Hausman, S.C.M.