Lettere. Vol. I. Ai Passionisti, éd. F. Giorgini, C.P.

Paolo della Croce (San)
Espiritualidad - reviewer : A. Pighin
Paul Danei, dit de la Croix (1694- 1775), naquit au Piémont chez un petit commerçant et commença par seconder son père dans le commerce. À 19 ans, il fit sa première expérience de Dieu-Amour et se tourna vers une vie plus spirituelle. À 26 ans (1720), il eut une vision de Jésus qui lui demanda la fondation d'une Congrégation pour faire mémoire de sa mort et de sa résurrection. Paul va informer son évêque qui lui fait faire une retraite de 40 jours et tenir un diaire spirituel pour éprouver sa vocation. L'évêque reconnaît l'appel de Dieu, mais obéit à Rome qui interdit toute nouvelle congrégation. Paul part pour Rome et doit chercher un évêque pour le seconder, ce qui a lieu en 1724. En 1725, il voit enfin le Pape et obtient une approbation orale. En 1726 il devient prêtre et commence à réunir des compagnons mais uniquement dans les États Pontificaux car les souverains «éclairés» du XVIIIe s. ne voulaient pas de nouveaux religieux. En 1741 le Pape lui donne une approbation écrite. La branche féminine contemplative sera créée en 1771 pour soutenir l'apostolat des pères passionistes et éduquer les femmes à la vie chrétienne. Pour sa part, Paul avait reçu dès 1720 des grâces d'union mystique au Christ, puis, à partir de 1735 il vécut dans une grande désolation spirituelle pour mieux être uni à la Passion du Seigneur. Dans un siècle rationaliste, déiste, janséniste ou incroyant, Paul veut réveiller la torpeur des chrétiens face à l'amour souffrant du Christ pour les mener à la sainteté. À cet effet il utilise aussi les missions paroissiales, les Exercices spirituels, la direction spirituelle, les confessions. Le clergé est conquis par son zèle et appelle les Pères dans les paroisses, toujours au sein d'une grande pauvreté. On estime que Paul doit avoir écrit 32.000 lettres, mais il n'en subsiste que 2000, car beaucoup ont été perdues et surtout détruites par leurs propriétaires peu désireux que leurs problèmes soient étalés au grand jour. Ce premier volume se limite aux lettres écrites à des Passionistes et l'on est surpris de constater que la plupart ont également été détruites au gré des déplacements de correspondants peu soucieux de se voir encombrés par elles! Il n'en subsiste que 58, auxquelles s'ajoutent le Diaire spirituel de 1720, la préface à la première Règle, 40 circulaires aux communautés et 22 conclusions de visites canoniques aux différentes maisons. Les lettres sont classées alphabétiquement d'après les noms des correspondants dont on trouve une petite notice en fin de volume et une concordance avec l'édition de 1924. F. Giorgini s'est permis de mettre à jour l'orthographe et de corriger les plus grosses fautes de grammaire, car Paul écrivait énormément et au fil de la plume, souvent jusque tard dans la nuit quand il tombait de sommeil. Doué d'un caractère vif et souple, le fondateur se met au niveau de ses correspondants et sait être humain et attentif, affable, avec un brin d'humour. Cinq index et surtout un précieux index analytique terminent le volume; les deux suivants concerneront les prêtres et les personnes consacrées. - A. Pighin.

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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