Réédition, avec 31 nouvelles illustrations noir/blanc, d'un ouvrage répandu en dépit d'aspects contestables. L'A. a dirigé les Maisons de la Bible; il connaît bien l'Écriture (NRT 114 [1992] 939). Ce manuel s'ouvre par une invitation existentielle à la lecture de la Bible dans des dispositions adéquates. Il se clôt par deux pages pareillement exhortatives.
On parcourt un à un les livres bibliques: l'AT en s'en tenant au canon luthérien (9-81) puis le NT (86-140). À la charnière des deux, une condamnation sans appel des livres dits «apocryphes» en langage protestant, c.-à-d. les deutérocanoniques de nos Bibles catholiques: «narrations profanes»! (82); suit une page un peu raide sur le rapport «de l'Ancien au Nouveau Testament». Bien qu'intéressants, trois tableaux adventices se laisseront discuter: «Symétrie des deux Testaments», «Plan des quatre Évangiles» et «La doctrine du salut au travers de la Bible» (8, 85, 141). L'A. omet de présenter explicitement les grandes sections de la Bible et les genres littéraires dont elles relèvent; lacune légèrement compensée, à l'occasion de certains écrits, par une brève mise en perspective de plusieurs. Ainsi, pour Isaïe, on situe d'abord la triade Is-Jér-Ez; avec Mt, le concert des quatre évangiles.
Bien que sans déroulement standard, les monographies, de 3 pages maximum, s'efforcent généralement d'éclairer le contexte historique de rédaction, du moins selon le texte pris au premier degré, et réussissent à donner une idée suffisamment organisée du livre en question. En le situant volontiers dans des cadres de théologie biblique, l'A. en dégage l'un ou l'autre accent théologique. Des ouvertures stimulantes sur le sens spirituel dans le rapport typologique AT/NT. Parfois s'ajoute une liste de notes philologiques ou théologiques sur des versets du livre, selon un choix assez aléatoire, et pour certains livres seulement. La brièveté des notices impose de fortes limites: dix lignes - même en petits caractères - pour résumer Galates p. ex.! Conception surannée de l'histoire rédactionnelle: Moïse a assurément écrit la Genèse (13); «Pour un croyant, l'hypothèse d'un deuxième Isaïe n'entre pas en ligne de compte» (58) et Hébreux serait attribuable à Paul même (126). Enfin, l'A. se montre peu ouvert au dialogue. Ainsi, concernant l'interprétation de Romains: «Qu'à l'heure du péril oecuménique, le Seigneur arme Ses enfants de la connaissance de Sa vérité!» (101). Ce n'est qu'équilibré par d'autres points de vue que ce «best-seller» (4e p. de couv.) gardera éventuellement place dans l'éventail des entreprises analogues. - Ph. Wargnies sj

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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