Les actes de la dernière Semaine d’études liturgiques de Saint-Serge rendent compte du congrès tenu à Paris du 1er au 4 juillet 2019. Celui qui était prévu en 2020 a dû être annulé pour motif de pandémie. Heureusement, l’éditeur a fait vigilance pour que les lecteurs puissent bénéficier en temps voulu du présent volume, consacré aux Liturgies de pèlerinage. Le titre de cette rencontre n’était pas « Liturgies et pèlerinages » dans une sorte de juxtaposition qui amènerait à comparer la démarche du pèlerinage et celle de la liturgie. Ou en les distinguant selon leur statut : le pèlerinage comme démarche collective, mais qui ne fait pas nécessairement partie des pratiques chrétiennes et la liturgie comme essentielle à la vie des baptisés. Il s’agit ici des liturgies intégrées dans la démarche pèlerine. En effet, de tout temps, les pèlerins chrétiens ont pris l’initiative de partir, portés par le désir ou la quête d’un ailleurs, sans doute aussi d’une vie autre, et les pasteurs ont eu soin de les accueillir à leur arrivée pour que leur démarche se nourrisse aux sources majeures de la vie chrétienne, la prédication, les sacrements, la dimension de fraternité, l’ouverture à l’altérité.

Les pèlerinages ou voyages spirituels (peregrinatio) sont de tous les temps et ont été pratiqués en tout lieu de la planète. Ils ont en commun cette quête d’un ailleurs, en quelque sorte métaphysique. Ils ponctuent parfois tel tournant de la vie, le retour à la santé, l’espoir d’une guérison ou d’une délivrance, la reconnaissance pour la sortie d’une épreuve. Leur signification propre est liée aux repères spirituels et anthropologiques de chacun. Les pèlerinages chrétiens ont été pratiqués depuis l’origine, mais c’est au ive s. que ces voyages spirituels vers les lieux saints commencent véritablement. À ces endroits où la tradition rapporte que Jésus a vécu et enseigné, est mort et est ressuscité. Les pèlerinages concernent aussi bien l’Orient que l’Occident. S’ils ont connu des temps d’éclipse en Occident, par exemple au moment de la Réforme et des Lumières, ils ont survécu et repris vigueur aux xixe et xxe siècles. Les Semaines liturgiques de Saint-Serge sont des rencontres de type œcuménique où la fraternité et les échanges permettent de nouer des amitiés et surtout de mieux connaître la vie et les pratiques des Églises-sœurs. C’est ce qui apparaît dans la vingtaine de contributions présentées ici. Il n’est guère possible d’en donner une présentation détaillée. Un certain classement permettra d’approcher le riche contenu de la rencontre.

Démarche pèlerine. Pèlerinage et dévotions populaires ; participation au chemin du Christ ; image du pèlerinage vers la Cité céleste ; riche tradition des pays slaves ; vénération des reliques, etc. (T. Pott, G. Drouin, J.-C. Reichert, G. Huian, C. Vael, L. Forestier, V. Yudin, J. Van Rossum, M. Stavrou). Pèlerinages chrétiens des premiers siècles. Pèlerinages liturgiques à Jérusalem, l’Eglise-Mère ; à Saint-Babylas (Antioche) ; aux Martyria (Jean Chrysostome) ; à Moscou « Nouvelle Jérusalem » (P. Argarate, A. Renoux, A. Winogradsky Frenkel, M. Metzger, A. Etaix, M. Kivelev). Pèlerinages en Orient. Lors d’un séisme au Sinaï ; dans l’Église orthodoxe roumaine ; dans l’Éparchie de Mukacevo ; aux S. Germain d’Alaska et Séraphim de Sarov (A. Lossky, B. Varghese, C. Login, S. Marincak, O. Kobtzeff). Pèlerinages en Occident. Entre pastorale post-tridentine et polémique antiprotestante ; l’Assemblée du désert ; les sanctuaires mariaux ; l’expérience de Lourdes (A. Haquin, N. Couchaud, N. James Raj, A. Righini. Pèlerinage hindou à Lumbh Mela (S. Jacob, A. Joy). — A. Haquin

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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