L'A. est professeur de théologie des sacrements à l'Univ.
pontificale de la Sainte-Croix (Rome). Dans cette monographie, il
tente de débrouiller les difficultés du langage théologique
appliqué à Dieu, Jésus-Christ et l'Église. Quels sont les critères
pour déterminer si nos appellations sont métaphoriques ou
analogiques et si nous atteignons vraiment ce dont nous
parlons?Deux chapitres préliminaires étudient la métaphore avec
Aristote et Paul Ricoeur, puis l'analogie avec saint Thomas et R.M.
McInerny. Trois autres chapitres examinent les noms théologiques à
l'aide de Thomas d'Aquin, Karl Barth et Hans Urs von Balthasar. À
travers la création (ou la révélation?) on parvient à une
connaissance vraie de Dieu. Les noms christologiques signifient les
attributs de la personne du Christ suivant sa nature divine ou
humaine. Quant aux noms sotériologiques, désignant la mission du
Fils, ils ont une acception plus large dans la proposition unifiée
de l'histoire du salut: au sein de cette unité, un même nom peut
convenir au Christ et à ses figures vétérotestamentaires. Enfin les
noms appliqués à l'Église comme mystère n'expliquent pas sa réalité
de manière adéquate: le nom d'Église lui-même est analogique et
désigne des expressions d'origine biblique comme «Sacrement
universel», «Communion des fidèles», «Peuple de Dieu» «Épouse ou
Corps du Christ»; pris souvent (cf. A.R. Dulles notamment) comme
des métaphores, ces termes ne la définissent pas totalement; il
faut dès lors recourir à quelques critères développés par l'A. pour
évaluer chacun des noms utilisés.Cet ouvrage, intelligent et
nuancé, aidera maint théologien ou exégète à préciser le sens des
dénominations qu'il emploie et à réfléchir à leur portée. Ainsi le
travail entrepris par l'A. pourra servir de base à une exploitation
plus judicieuse du langage théologique. - J.R.