L'A., octogénaire, s'adresse, en deux préfaces candidement
personnalisées, à d'improbables «juifs et musulmans, amis des
chrétiens». Leurs religions étant, inégalement, imparfaites et
partielles, il les invite à considérer le dixième chapitre de la
Grammaire de l'Assentiment, à la lumière de Vatican II, sous
l'égide de Marie, des anges et des saints, le recours à leur
intercession constituant une «consolante obligation». L'argument
est celui-ci: il y a eu une révélation; le christianisme est cette
révélation; l'Église romaine, parfaite et universelle, en est
l'expression légitime. À l'intelligence qui s'est efforcée de
constater l'accumulation et la convergence des probabilités, Dieu
offre la certitude absolue de la foi, qui surpasse toute certitude
géométrique ou métaphysique.
L'A. cherche à deviner ce que Newman aurait dit aujourd'hui («il
aurait certainement dit…»), instruit par tel ou tel théologien
contemporain, et par le Catéchisme de l'Église catholique. Newman
n'ayant jamais rencontré de penseurs juifs ou musulmans (il cite le
crime impardonnable des Juifs, la violence et la sensualité de
l'islam…), l'A. reconnaît «les limites de sa théologie des
religions: certaines pages déçoivent et palissent devant notre
idéal du dialogue religieux». Couverture superbe. Citations
éloquentes. Apologétique dépassée. - P. Detienne, S.J.