Sept articles sont enfin dédiés à la théologie d'Aristote. L'A. nous prévient, dans l'introduction générale de son volume, que des apologistes bien intentionnés ont trop souvent voulu christianiser Aristote, quitte à reconnaître au bout du compte l'impossibilité de leur beau projet. Les études de théologie aristotélicienne ont mieux à faire qu'à servir à quelque concordisme facile. Le «dieu» d'Aristote «n'est que» ce qui assure à toute forme de vie sa perfection, c'est-à-dire sa consistance ou sa permanence - ce qui n'est pas une «éternité». Aristote évite soigneusement toute représentation anthropomorphique de «dieu», qu'il conçoit donc comme un pur esprit (en cela les chrétiens peuvent - et même doivent - reprendre ses thèses), mais non pas comme un créateur ni comme un législateur. La causalité divine est donc à entendre chez Aristote d'une manière particulière, efficiente sans être matérielle: en se pensant activement lui-même, la «moteur immobile» engagerait le mouvement du ciel. L'ouvrage, désormais indispensable pour toute étude sur la pensée fondamentale d'Aristote, s'achève en reprenant trois articles sur Platon, qui traitent entre autres de ses «doctrines non écrites». - P. Gilbert sj
Sept articles sont enfin dédiés à la théologie d'Aristote. L'A. nous prévient, dans l'introduction générale de son volume, que des apologistes bien intentionnés ont trop souvent voulu christianiser Aristote, quitte à reconnaître au bout du compte l'impossibilité de leur beau projet. Les études de théologie aristotélicienne ont mieux à faire qu'à servir à quelque concordisme facile. Le «dieu» d'Aristote «n'est que» ce qui assure à toute forme de vie sa perfection, c'est-à-dire sa consistance ou sa permanence - ce qui n'est pas une «éternité». Aristote évite soigneusement toute représentation anthropomorphique de «dieu», qu'il conçoit donc comme un pur esprit (en cela les chrétiens peuvent - et même doivent - reprendre ses thèses), mais non pas comme un créateur ni comme un législateur. La causalité divine est donc à entendre chez Aristote d'une manière particulière, efficiente sans être matérielle: en se pensant activement lui-même, la «moteur immobile» engagerait le mouvement du ciel. L'ouvrage, désormais indispensable pour toute étude sur la pensée fondamentale d'Aristote, s'achève en reprenant trois articles sur Platon, qui traitent entre autres de ses «doctrines non écrites». - P. Gilbert sj