Un livre d'anthropologie théologique qui veut « relier le
dogme et la vie chrétienne, la théologie et la spiritualité »
en partant de « la tradition qui parle de l'homme à partir de
sa création à l'image et à la ressemblance de Dieu »
(p. 173), un phylum grec que l'on retrouve, de Cassien à St
Thomas, jusqu'à Philippe Néri et Ignace de Loyola : « la
grâce et la liberté sont dès lors des coordonnées théologiques et
anthropologiques qui manifestent toujours et en même temps un don
et un engagement » (p. 177). Ces citations finales disent
le brio d'une démonstration par un parcours des premiers
siècles : le Dieu-homme (Nicée) ; l'homme divinisé
(Antoine) ; la divinité de l'Esprit Saint qui engendre à la
vie divine ; les béatitudes, oeuvre de l'Esprit (Basile,
Grégoire et leur lignée), la logique thématique qui relie les trois
premiers Conciles (la créature, l'Esprit Saint et le Fils de
Dieu) ; Marie, splendeur de la créature (Ephrem, Ephèse,
Palamas et les autres). Le chap. 7 s'attache à Cassien, « pont
entre les deux mondes » et risque un tableau de correspondance
entre les béatitudes et les vices, puis le don de la grâce, le
signe afférent et le combat spirituel requis. Un livre fondateur,
pétri d'Orient, ou plutôt, de la tradition indivise de l'Église
apostolique - N. Hausman s.c.m.