Utilisant une expression de Derrida, à qui il a consacré plusieurs études, l'A. plaide pour une «religion sans religion» (ni révélation ni dogmes…), réduite à la pratique de la vertu de religion, au facere veritatem («vérité sans connaissance… passion pour l'impossible») illustré par le oui de la Vierge Marie. L'interrogation augustinienne «Qu'est-ce que j'aime quand j'aime mon Dieu?», suscite chez l'A. la question de la réversibilité des termes Dieu et amour. Réellement réelle pour les prémodernes, irréelle pour les modernes, la foi religieuse (qui n'est pas pensée mais action) est hyper-réelle (au-delà du réel) pour les post-modernes… chez qui l'A. note l'étrange symbiose entre les technologies post-industrielles et le religieux sous toutes ses formes (cf. le film de G. Lucas, The Phantom Menace, mélange de mysticisme et de science fiction). Il foudroie, en passant, le fondamentalisme (cf. le film de R. Duval, The Apostle) et égratigne le nonsense et les inepties du New Age.
La foi religieuse, qui n'est pas une answer à des propositions, mais une response à un appel, oppose non pas le théiste et l'athée, mais l'égoïste et le cor inquietum «tendu vers une réalité au-delà de la réalité, tremblant de la possibilité de l'impossible». Un essai tout personnel, sans références ni bibliographie… agréable musardise, quelque peu répétitive, non dépourvue d'humour. - P. Detienne, S.J.

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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