On the Ordinary and Extraordinary Magisterium from Joseph Kleutgen to the Second Vatican Council

John Joy
Teología - reviewer : Gonzague de Longcamp c.s.j.

La théologie du magistère peut, à bon droit, apparaître comme une forêt vierge dans laquelle il n’est pas aisé de se repérer. Les termes se croisent sans jamais totalement se recouvrir : Magistère ordinaire et extraordinaire ; pontifical et épiscopal ou encore conciliaire. Jugement définitif, définition dogmatique et engagement de l’infaillibilité… La complexité est telle qu’il est presque impossible de trouver une liste exhaustive des différents degrés du Magistère et de l’acte de foi qu’ils appellent.

L’A. a donc quelque chose d’un aventurier de la théologie fondamentale qui prend soin, dans une longue introduction, de cartographier les difficultés et les écueils de son sujet. Il trace ensuite un chemin assez simple et pertinent en partant du constat que l’expression « magistère ordinaire » ou « extraordinaire » a sa source dans la théologie du jésuite allemand Joseph Kleutgen (1811-1883).

Dans un 1er chap., Joy analyse donc les écrits de son auteur. Il conclut que, pour lui le magistère extraordinaire appartient à la mission de l’Église de juger (Richteramt) tandis que le magistère ordinaire est comme « la tradition vivante de l’Église, le constant et perpétuel processus de transmission de la foi des Apôtres » (p. 73).

Dans un 2e temps, il s’agit de voir comment cette théologie de Kleutgen a été assumée et retravaillée, particulièrement dans le magistère de Pie ix et du 1er concile du Vatican. Ceci est d’autant plus pertinent que Kleutgen, après une période de disgrâce, a été expert au concile Vatican i, dont les deux constitutions votées touchent, évidemment, à la question du Magistère. Au terme de ce défrichage, l’A. établit une liste claire de ce qui appartient au Magistère soit ordinaire soit extraordinaire, tout en s’interrogeant sur la pertinence de la distinction qui ne peut recouvrir l’ensemble de l’activité magistérielle.

L’exploration se termine par la période qui conduit au concile Vatican ii et fait une large part à l’analyse de Lumen Gentium 25. Et l’A. de montrer comment le magistère pontifical est intégré à l’intérieur du magistère des évêques. On voit la à quel point cette question ne touche pas seulement la théologie fondamentale, mais l’ecclésiologie.

La conclusion montre qu’on ne peut abstraire un texte de son contexte si l’on veut comprendre son degré d’autorité. Et l’A. d’appeler à la réévaluation de certaines assertions du concile Vatican ii ou de Jean-Paul ii. On peut saluer un travail précis qui permet une clarification qui ne fasse pas l’économie de subtilités. Cela ouvre la voie à des réflexions nouvelles. Qu’il s’agisse de formes récentes du magistère pontifical avec la multiplication des exhortations post-synodales ou l’épineux problème du statut magistériel de certaines paroles du pape François, dans ses homélies quotidiennes ou plus encore dans ses (multiples) interviews aux journalistes. — G. de Longcamp c.s.j.

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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