Je dis bien «tente». Certes il faut tenir compte des dimensions restreintes imposées aux volumes de la collection Petite vie de…. Et quant aux grandes étapes de la vie de B., le lecteur y trouvera son compte. Mais était-ce assez et n'aurait-il pas fallu pousser plus avant, si pas dans la recherche de documents (encore qu'on regrette que l'A. qui a eu connaissance des pièces de la Congrégation du Saint-Office qui furent à l'origine de la mise à l'Index de la Sainte Chantal, n'ait pas pris la peine de les publier - quand on est devant une telle aubaine, il n'y a plus de dimensions de collection qui tiennent), du moins la compréhension du personnage dans le genre du Alfred Loisy et ses amis réalisé par E. Goichot dans une collection assez semblable? Bien sûr la personnalité de B. était pour le moins complexe. Pour l'avoir quelque peu fréquenté dans le cadre d'autres travaux touchant au modernisme, je crois qu'il n'est pas incongru de dire que «suivre» Bremond n'est pas chose facile. Mais enfin, arrivé au terme du volume, j'avoue que je reste quelque peu sur ma faim. Quelle fut finalement la position de Bremond au milieu de la galaxie moderniste, tout comme d'ailleurs face à la Compagnie de Jésus, surtout quand il s'est agi d'interpréter les Exercices spirituels de Saint Ignace de Loyola, et face aux Sulpiciens à propos de sa compréhension de Olier? En définitive, je me demande si Bremond, sans nul doute charitable, profondément croyant, capable de comprendre ou du moins de soupçonner que son époque était riche de questions, complexes et difficiles à résoudre, n'était pas de ces esprits sans cesse fuyant, pour qui le «sentiment» prédominait. - B. Joassart sj
Je dis bien «tente». Certes il faut tenir compte des dimensions restreintes imposées aux volumes de la collection Petite vie de…. Et quant aux grandes étapes de la vie de B., le lecteur y trouvera son compte. Mais était-ce assez et n'aurait-il pas fallu pousser plus avant, si pas dans la recherche de documents (encore qu'on regrette que l'A. qui a eu connaissance des pièces de la Congrégation du Saint-Office qui furent à l'origine de la mise à l'Index de la Sainte Chantal, n'ait pas pris la peine de les publier - quand on est devant une telle aubaine, il n'y a plus de dimensions de collection qui tiennent), du moins la compréhension du personnage dans le genre du Alfred Loisy et ses amis réalisé par E. Goichot dans une collection assez semblable? Bien sûr la personnalité de B. était pour le moins complexe. Pour l'avoir quelque peu fréquenté dans le cadre d'autres travaux touchant au modernisme, je crois qu'il n'est pas incongru de dire que «suivre» Bremond n'est pas chose facile. Mais enfin, arrivé au terme du volume, j'avoue que je reste quelque peu sur ma faim. Quelle fut finalement la position de Bremond au milieu de la galaxie moderniste, tout comme d'ailleurs face à la Compagnie de Jésus, surtout quand il s'est agi d'interpréter les Exercices spirituels de Saint Ignace de Loyola, et face aux Sulpiciens à propos de sa compréhension de Olier? En définitive, je me demande si Bremond, sans nul doute charitable, profondément croyant, capable de comprendre ou du moins de soupçonner que son époque était riche de questions, complexes et difficiles à résoudre, n'était pas de ces esprits sans cesse fuyant, pour qui le «sentiment» prédominait. - B. Joassart sj