Le titre de l'ouvrage pourrait être Au risque de
Dieu. Mais, mathématicien familier de l'univers de la
statistique, l'A., formé aussi à la théologie, sait ce qu'un pari
met en jeu. Ici, l'issue du « jeu » s'estime à l'aune de
deux libertés. Il s'agit de répondre aux interrogations d'un monde
en quête de sens et pour qui « Dieu » pose question. Et
l'A. de citer Rahner : « Il faudra donc réfléchir à fond,
avec une sincérité radicale, sur ce que [la théologie] pense et
peut dire quand elle parle deDieu et
du Christ » (p. 20). La méthodologie est
guidée ici par des auteurs tels qu'A. Gesché et son Dieu
pour penser. Le parcours de cette théologie fondamentale,
après avoir campé le paysage « postmoderne », traverse
donc les thèmes « qui posent question » :
l'existence humaine comme épreuve (du sens et de la vérité) ;
devant le mal (culpabilité, péché originel) ; création et
anthropologie ; Jésus-Christ : une figure inspirante (en
Jésus la foi en Dieuindissociable de sa foi
en notre humanité) ; l'annonce d'une nouvelle
figure de Dieu crédible (au regard de nos
aspirations) ; le Salut, pour quoi faire ? Ce texte
simple remonte vers la source de la Bonne Nouvelle. Un chemin où
les pas « risqués » de l'homme peuvent s'exclamer
« Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la
vie éternelle » (Jn 6,68). Ces pages fraternelles
guideront toute marche pérégrinante, questionnante, sincère
attirée, secrètement sans doute, par le rayonnement de « ce
qui n'était pas monté au coeur de l'homme » et pourtant
attendu. La Révélation en dévoile, à la croix, le risque
indépassable et unique. Dieu est Amour et… nous pouvons aimer,
ainsi. - J. Burton s.j.