Dans une brève préface, J. Follon explique comment il fut amené à
proposer à l'Université Catholique de Louvain un séminaire sur
l'amitié dans la philosophie antique et médiévale, sur la
suggestion et avec la collaboration de son ami irlandais J. McEvoy,
déjà connaisseur du sujet depuis près de vingt ans (cf. ses
publications en bibliographie). Cette anthologie sera suivie d'une
autre semblable pour le Moyen-Age. Une belle introduction, toute en
finesse philosophique et d'un style exemplaire, remarque que le
thème envisagé fut écarté aux temps modernes par une philosophie
trop occupée de savoir, et de nos jours, affairée d'histoire et de
société. Quatre raisons motivaient les anciens: la politique,
l'absence d'éducation des femmes, les affaires traitées à échelle
humaine, l'échange intellectuel dans les grandes écoles de sagesse.
Les textes présentés sont précédés de notices précises et
éclairantes, et suivies d'indications bibliographies bien ciblées.
Sont mis à l'honneur les présocratiques, Platon, Aristote et
Théophraste, Épicuriens et Stoïciens, Cicéron et Plutarque, et
finalement Thémistius, préfet de Constantinople en 384-388. Sauf
pour ce dernier, les traductions ne sont pas nouvelles. Un livre
qui enchante et élève en nous rappelant, pour notre gouverne
aujourd'hui, les trois genres d'amitié qui se fondent l'une sur le
plaisir, l'autre sur l'utilité, et la plus belle sur la vertu. - B.
Pottier, S.J.