Au départ de la Mésopotamie, via l’Iran et les routes de la soie, l’Église d’Orient, souvent qualifiée de « nestorienne », fut active en Asie centrale et en Chine entre le viie et le ixe siècle (dynastie Tang) puis à nouveau durant les xiiie et xive (dynastie Yuan). La célèbre stèle de Xi’an (781), redécouverte au début du xviie siècle, des manuscrits, des inscriptions tombales, un miroir de bronze décoré d’une croix et d’un lotus témoignent de cette présence et ne cessent d’intriguer les chercheurs et de nourrir les débats entre spécialistes. Reprises d’un colloque universitaire organisé à Hong Kong (2015), onze communications abordent notamment les thèmes suivants : les fragments de manuscrits bibliques ou liturgiques en langue syriaque ou sogdienne d’Asie centrale ; l’interprétation de titres et de termes géographiques dans la stèle de Xi’an ; la portée d’emprunts de termes et de thèmes en provenance du bouddhisme chinois et du taoïsme : simple communauté linguistique, volonté d’adaptation ou encore traces de syncrétisme ? ; la provenance et la signification — chrétiennes ou non — du grand nombre de « croix nestoriennes » découvertes en particulier en Mongolie intérieure ; le degré de connaissance et de pratique de la langue syriaque dans les communautés en Chine alors que la plupart des fidèles parlaient probablement des langues iraniennes (sous les Tang) ou turques (sous la dynastie mongole Yuan) ; les relations, empreintes tantôt de fraternité tantôt de rivalité, entre les chrétiens de rite syriaque et les premiers missionnaires latins (sous les Yuan) ; le caractère étranger dont ces communautés n’ont pu se défaire en dépit de quelques tentatives de traduction et d’inculturation.

Alors que de nouvelles découvertes archéologiques sont régulièrement annoncées en Chine, bon nombre d’hypothèses sont sans cesse remises sur le métier. Saluons le travail de spécialistes qui, pour faire revivre ces pages anciennes de l’histoire chrétienne en Asie, doivent maîtriser un nombre impressionnant de langues et d’écritures. Saluons également la qualité technique des illustrations et des textes de ce beau volume. — J.S.

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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