The Death of Jesus in the Fourth Gospel
(éd.) G. Van BelleSagrada Escritura - reviewer : Jean Radermakers s.j.
C'est encore G. Van Belle qui ouvre la porte aux auteurs en présentant le récit johannique de la mort de Jésus comme significatif de l'unité littéraire de l'évangile: une communication substantielle et remarquablement informée. Puis J. Frey (Munich) examine le même texte du point de vue narratif et théologique; il en dégage quatre aspects: noblesse, efficacité, médiation, salut, tandis que J. Zumstein (Zurich) développe l'interprétation de la mort du Christ comme retour au Père d'après les discours d'adieu, et R.A Piper (St Andrews) s'attache à montrer le rôle de Pilate dans ce récit, comme critique implicite de la domination impériale. «Pourquoi le Messie fut-il crucifié?» s'interroge alors C.R. Koester (Princeton), scrutant l'antagonisme mort / vie présent dans l'acte de Jésus, et M. Gourgues (Ottawa) dégage le sens de cet acte rédempteur à partir du kérygme originel. Ensuite R. Bieringer (Leuven) centre son étude sur la parole du Baptiste: l'Agneau de Dieu qui porte et enlève les péchés du monde et U. Schnelle (Halle - Wittenberg) compare la théologie de la croix en Jn et Mc, tandis que J.-M. Sevrin (Louvain-la Neuve) analyse les anticipations de la mort de Jésus dans tout l'évangile. D. Senior (Chicago) découvre la passion comme signe éthique fondamental et M. de Boer (Amsterdam) y perçoit une théologie de l'exaltation et de la glorification du Fils de l'homme. J. Painter (Barton, Australie) se plonge dans la théologie sur base d'histoire de la tradition et Th. Söding (Wuppertal) traite de l'engagement pour la vie comme motif majeur de la sotériologie johannique. Enfin, L. Devillers (Jérusalem) achève la série des grands exposés en examinant le rôle des Juifs dans la crucifixion comme clé sotériologique. En complément à cette première partie résolument exégétique et théologique, diverses questions sont abordées par d'autres collaborateurs, comme la date de la mort de Jésus, la structure du récit, la perspective sacramentaire, les citations psalmiques, des expressions significatives ou des détails du texte. Contentons-nous d'épingler quelques titres: «Voir la mort de Jésus: Quand le « voir » se fait récit» (F. Mirguet, Louvain-la-Neuve) - «Setz die Johannespassion Matthäus voraus?» (J. Pichler, Gratz), «Jesus'Death as Hilasmos» (T.J. Do, Leuven) - «Der Gekreuzigte als Quelle des Geistes» (H.-U. Weidemann, Tübingen) - «Jesus'Non-Violence at His Arrest» (E. Scheffler, Pretoria) - «Das Drama der Passion» (U. Poplutz (Zurich) - «I. de la Potterie on John 19,13» (J. Verheyden, Leuven) - «Love, Strong as Death?» (on John 20,1-18; S. Van Den Eynde, Leuven). On mesure l'intérêt et la richesse de cet abondant recueil, et plus encore le trésor inépuisable que constitue l'évangile johannique de la passion et de la mort du Christ. Des index d'auteurs et de références bibliques achèvent de donner sa frappe scientifique à ce superbe ouvrage; il ne quittera plus la bibliothèque des exégètes johanniques qui analysent le récit de Jn 18-19. Une vraie réussite grâce au labeur persévérant de son éditeur. - J. Radermakers sj