La confirmation est le parent pauvre des sacrements et sa pastorale
pose de multiples questions: âge du confirmand, choix du ministre,
insertion dans l'initiation chrétienne, valeur des gestes posés,
etc. On en parle souvent comme du don de l'Esprit. Mais celui-ci
n'agit-il pas dans tous les sacrements? Pourquoi alors lui en
réserver un? Après deux volumes sur le baptême, l'auteur,
actuellement directeur des études au séminaire d'Aix-en-Provence,
continue de déployer le septenaire selon l'histoire de la liturgie
et des déterminations théologiques relatives à chaque sacrement,
sans éluder les difficultés de la pratique actuelle. Un important
état de la question théologique et pastorale précède le lourd
dossier historique à la suite duquel l'A. analyse les principales
options afin d'affirmer sa thèse, qui est celle de S. Thomas tout
en étant très différente: la grâce de la confirmation n'est pas
distincte spécifiquement de celle du baptême. On ne peut donc lui
réserver ni le don de l'Esprit, ni la vertu de force dans le combat
chrétien, ni le témoignage prophétique et apostolique. Elle est
plutôt le sacrement de la perfection, de la consommation, de
l'achèvement du baptême et de l'intégration dans l'Église. L'A. est
cohérent avec la constitution Divinae consortium naturae de Paul
VI, en 1971, qui situe l'essence de la confirmation dans l'onction
de saint-chrême tout en lui reliant l'imposition des mains. Pour
lui, la chrismation est anticipée dans celle qui suit l'ablution
baptismale. Le rapprochement théologique - non chronologique -
entre les deux sacrements le conduit à prendre position en faveur
d'un âge avancé - fin de l'adolescence - pour la réception de la
confirmation, accueillie avec le renouvellement de la profession de
foi baptismale et préparée par une catéchèse qui soit orientée vers
cet achèvement, car la grâce entièrement donnée au baptême à
l'enfant est «comme un germe qui se développera pleinement à mesure
que s'éveillera sa liberté» (p. 679). L'A. souligne enfin
l'incohérence théologique que représente la délégation du ministère
de la confirmation à un prêtre alors que l'évêque est justement le
sacrement de la plénitude ecclésiale. Il suggère alors que la
confirmation soit donnée par l'évêque lui-même, à l'occasion des
célébrations du temps pascal. - A. Massie sj