Un cristiano siciliano. Rassegno degli studi su Giorgio La Pira (1978-1998)

P.A. Carnemolla
Historia - reviewer : Bruno Clarot s.j.
Ce livre suppose connues les grandes lignes de la vie de G. La Pira (1904-1977), surtout renommé pour avoir été maire de Florence de 1951 à 1957 et de lui avoir donné alors un lustre international. En gros, il faut savoir que La Pira, né en Sicile, passa son enfance à Messine, devint docteur en droit, entra en 1928 dans l'Institut séculier du Père Gemelli O.F.M. qui fonda l'Université catholique de Milan, et fut nommé professeur de droit à Florence. Opposé au fascisme, il dut se cacher vers la fin de la guerre, fut élu député en 1945 et joua un grand rôle dans l'élaboration de la nouvelle Constitution italienne de 1948. Devenu maire de Florence, il fit connaître sa cité au niveau mondial par ses initiatives en faveur de la paix; mais il mécontenta la Démocratie chrétienne et le Vatican par certaines attitudes jugées communisantes. Il démissionna alors de sa charge de maire tout en demeurant député. Avec un bon sourire d'enfant, il afficha partout un christianisme audacieux, mystique, prophétique et mérita le respect de ses adversaires par son absence de calculs égoïstes ou politiciens. C'est à Ho Chi Minh qu'il se présenta comme un chrétien sicilien. On a introduit sa cause de béatification.
Ce livre se veut modestement une revue des études sur La Pira parues entre 1978 et 1998. L'A. note qu'il est impossible d'écrire aujourd'hui une biographie complète de ce mystique laïc parce que trop de zones de sa vie restent encore obscures faute de connaître tous les documents existants. Nombre de ses écrits sont en effet dispersés dans de petites revues ou chez des éditeurs disparus; très peu de ses lettres sont publiées et on interdit l'accès à ses archives. De même on ne peut se fier à ses écrits posthumes publiés partiellement et par des personnes trop peu compétentes.
Carnemolla, journaliste, s'intéresse depuis longtemps à cet homme hors du commun et, dans tout ce qui a paru de sérieux sur La Pira durant les 20 dernières années, il relève, dans l'ordre chronologique de la vie de son héros, ce qui éclaire davantage les épisodes moins connus de cette vie si remplie. On apprend ainsi pas mal de choses importantes: son voyage à Fátima avant son voyage à Moscou en 1950, les raisons de l'échec de sa médiation auprès de Ho Chi Minh en 1965 pour arriver à la paix au Vietnam, ses rapports contrastés avec J. Maritain, sa lutte victorieuse pour la réouverture de l'usine Pignone fermée bien que rentable et le désaveu public de Pie XII dans un radio-message qui soutenait contre La Pira la politique capitaliste de la Démocratie chrétienne, etc. Un abbé, longtemps son collaborateur, nous apprend qu'il quitta La Pira parce que celui-ci se taisait au lieu de critiquer publiquement le Vatican dans l'affaire de la paroisse de l'Isolotto et celle des prêtres-ouvriers… Cet ouvrage bourré de données est une mine pour les amis de La Pira en attendant une biographie complète. - B. Clarot, S.J.

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