Une vie pour la Vie. Une morale de la communion des personnes, présent. A. Mattheeuws sj, préf. J.-M. Hennaux sj
R. TroisfontainesMoral y derecho - reviewer : L. Doyen
Résumons le propos: l'enfant naît dans une famille et y apprend ce qui, à la fois le constitue déjà et est nécessaire à son évolution psychique, physique, y compris la motricité, le langage… ainsi que les limites du permis, de l'interdit. Il se rend compte aussi qu'il n'appartient pas seulement à une famille, mais aussi à un ensemble plus vaste que l'A. appelle «la communauté». Celle-ci a ses règles qui doivent être respectées. L'enfant rencontre à ce moment une «morale» à la fois naturelle et communautaire. En évoluant, il arrive à regarder à distance cette communauté, à acquérir un sens critique, à sortir de sa dépendance et à faire des choix personnels et libres. À ce moment, il se trouve en situation de «choisir» et, notamment, de choisir la «communion des personne: «il n'est plus question d'obéissance à une loi mais d'une amitié toujours renouvelée….Et c'est alors seulement que la vie morale sera réellement orientée vers la communion, résumée en la seule charité». La parole de Dieu est donc au centre de cette morale.
Croire en Dieu, ce n'est pas, nécessairement, «entrer en communion». On peut avoir appris à adhérer à Dieu et même à des normes chrétiennes comme on adhère aux normes de la «communauté». On reste, alors dans l'état de «dépendance». Adhérer à la «communion entre personnes» via l'amour de Dieu et du prochain, requiert la prise de distance, l'acquisition de sa «liberté» qui rend capable d'une prise de décision autonome, en situation. La morale considérée ici n'est donc pas «exécution d'une décision qui viendrait d'ailleurs, mais prise de décision personnelle (ou collective) après réflexion et dans l'esprit de l'agapè. Ainsi, chacun, confronté à la même situation, ne prendra pas nécessairement la même décision. Le désaccord n'exclut, nullement, le respect, voire la compassion pour l'autre. L'A. rappelle, ici, la position du Christ à l'égard de la femme adultère.
Le concept de «communion des personnes» étant explicité, l'A. consacre l'essentiel du volume à l'analyse de thèmes précis et de questions concrètes sur lesquelles il prend clairement position: la science, l'économie, la médecine, la technologie, les droits de l'homme, mais, aussi, les greffes humaines, la contraception, l'interruption de vie, la désescalade thérapeutique, l'insémination artificielle, le don d'organes, la recherche sur les embryons, la sexualité, l'apprentissage de l'amour. Le volume se termine par deux bibliographies, l'une chronologique, l'autre, thématique. - L. Doyen