Une voie infiniment supérieure. Essai sur la foi, l'espérance et l'amour

Christophe Chalamet
Teología - reviewer : François Odinet
« La foi, l'espérance et l'amour ont tout à voir avec des relations : relation à Dieu, relation à l'autre, relation à la création et relation à soi. La foi, l'espérance et l'amour modifient et qualifient profondément ces relations, en les intensifiant ; ils conduisent à une nouvelle manière de vivre » (p. 17). Dans cette perspective relationnelle, l'A. définit foi, espérance et amour davantage comme des actes que comme des vertus, caractéristiques du chemin qu'est la vie chrétienne, et de la réponse à Dieu que celle-ci constitue.
La foi est une confiance en Dieu qui inclut une connaissance de celui-ci ; elle n'est donc pas un simple assentiment, car elle se fonde sur la fidélité de Dieu. Cette fidélité divine, qui se laisse contempler au plus haut point - paradoxalement - dans la croix du Christ, permet de comprendre l'immutabilité de Dieu en l'articulant à son agir en faveur de la création, à laquelle il s'est lié par la promesse.
L'espérance repose sur la promesse de Dieu ; elle est « tournée vers l'avenir et l'accomplissement de cette fidélité dans un règne de justice, c'est-à-dire de justes relations. Cela renvoie évidemment vers notre présent, où abondent des relations injustes tous azimuts » (p. 138). Elle invite à revisiter la question du salut dans le dialogue interreligieux.
Quant à l'amour, son lien nécessaire avec la foi et l'espérance le garde d'être réduit à l'émotion. C'est parce que l'amour fidèle n'est pas spontanément à notre portée qu'il est commandé par Dieu. Cette exigence révèle surtout l'amour comme un don de Dieu : il n'y a pas d'amour humain authentique qui précède l'accueil de l'amour divin. L'A. révise la perspective de l'amour de soi en insistant sur la sortie de soi qu'est l'amour, et reprend brièvement la question de la divinisation à la lumière de Calvin, en insistant sur l'humanisation.
Le présent essai est véritablement oecuménique, à cause de l'ampleur des références convoquées - notamment dans le domaine anglophone - et du commentaire de théologiens éminents tant catholiques que protestants. Aussi bien nourrie de la tradition qu'attentive aux requêtes contemporaines, cette synthèse parvient à se tenir au plus près de l'existence chrétienne pour en déployer la singularité. Pour toutes ces raisons, nous pouvons penser qu'elle fera date. - F. Odinet

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La NRT est une revue trimestrielle publiée par un groupe de professeurs de théologie, sous la responsabilité de la Compagnie de Jésus à Bruxelles.

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