Les influences reçues ont été d'une surprenante fécondité chez M.
Aumont: S. Ignace lui-même, le Père G. Fessard, Pierre Mesnard,
Emmanuel Le Roy Ladurie avec son ouvrage Le siècle des Glotter
1499-1628. De tout ce bouillonnement jaillit le présent ouvrage,
déjà presenti dans les deux études sur saint Ignace qui l'ont
précédé: Ignace de Loyola et Gaston Fessard l'un par l'autre,
l'Harmattan, 2006; Ignace de Loyola. Seul contre tous…et pour
tous!, L'Harmattan, 2007. Le lecteur sera peut-être un peu
décontenancé devant un texte où s'exprime le va-et-vient continuel
des institutions, des analyses, des artifices d'écriture. Ignace y
prend un visage inhabituel par la fascination qu'il exerce sur K.A.
Même Hans Kung apparaît tout à coup, donnant à l'A. l'occasion d'un
«Hans Kung et Ignace de Loyola, l'un par l'autre!» De
l'autobiographie intellectuelle de l'A.. ne cesse progressivement
de se manifester un Ignace universel, de plus en plus universel,
depuis la grâce de son illumination au Cardoner. On reste un peu
stupéfié devant l'ampleur que prend tout à coup un Ignace où se
synthétisent «un penseur génial et un mystique de haute volée».
Après l'Ignace du Père Fessard, voici, sans le nier mais en
l'amplifiant encore davantage, l'Ignace de M. Aumont, l'Ignace pour
qui «la dialectique de l'unité et de l'universalité» fut la grâce
distinctive, son message et son legs. Il faudra sans doute un peu
de temps pour que l'oeuvre de l'A. soit étudiée et assimilée. Mais
dès maintenant on admirera nombre de pages lumineuses sur
l'anthropologie d'Ignace, sur la communication réciproque, sur
l'acte de liberté ignatien. - H. Jacobs sj