Women in Pastoral Office. The Story of Santa Prassede, Rome

Mary M. Schaefer
Historia - reviewer : Jean Radermakers s.j.
Y eut-il des femmes-prêtres dans l'Église catholique? Mary Schaefer, prof. de liturgie à l'École théologique de Halifax (Nouvelle Écosse) s'est passionnée pour l'archéologie de la basilique romaine Sainte Praxède dont la reconstruction par le pape Pascal Ier date du IXe s. Les représentations mosaïques et les fresques de cette église l'ont intriguée au point qu'elle a composé ce superbe ouvrage dont elle a préparé la publication jusqu'à la veille de sa mort (27 mars 2013). Fascinée par la mosaïque représentant une procession liturgique où alternent des hommes et des femmes, et notamment Praxède et sa soeur Pudentienne ou Potentienne (à laquelle est dédicacée une église voisine), elle a voulu savoir si les femmes ont été, fût-ce pour un temps, mêlées aux hommes au service de l'autel. Compulsant alors les archives de la basilique et tous les documents susceptibles de la renseigner, elle a entrepris d'écrire dans ce livre l'histoire de la sainte et de la basilique qui porte son nom, laquelle fut sans doute édifiée sur la maison paternelle des deux soeurs; celles-ci furent, semble-t-il, en rapport avec les apôtres Pierre et Paul.
L'A. raconte le déroulement de ses découvertes, avec quelques illustrations en noir et blanc à l'appui. Après une introduction sur le contexte de la canonisation par l'Église de certains chrétiens, martyrs surtout, elle traite de l'iconographie de l'église de sainte Praxède représentant ces personnages. Elle se lance ensuite dans une enquête approfondie sur la participation éventuelle des femmes à la liturgie eucharistique aux premiers siècles chrétiens, en dehors de Rome puis dans la ville elle-même et elle en vient à la conclusion que les femmes ont pris, dès les communautés pauliniennes, une part active dans l'action presbytérale. Existait-il un rite particulier pour l'ordination des femmes? Sur ce point, elle étudie les rites consacrant les abbesses de monastères et les modalités de leur fonction. Finalement, elle rassemble ses conclusions en rouvrant le dossier de l'ordination des femmes au sacerdoce et elle argumente avec respect et fermeté en faveur d'un nouvel examen de la question par l'Église. Minutieusement informée, cette thèse ne peut être ignorée, et il conviendrait que d'autres enquêtes parallèles puissent se développer.
Si pourtant il s'avérait que l'interprétation de l'A., argumentée avec rigueur, ne corresponde pas à l'exactitude des faits, cet ouvrage ne perdrait rien de sa valeur, car il contientde précieux éléments pour nous éclairer sur la vie des communautés chrétiennes des premiers siècles où se vivait une communion fraternelle et une collaboration capables de réunir au service de l'autel des femmes et des hommes. N'était-ce pas déjà ce que nous montre Paul dans ses lettres et surtout dans son activité apostolique: la première paroisse d'Europe n'avait-elle pas été fondée à Philippes par l'apôtre dans la maison d'une femme de Thyatire, Lydie, premier «curé» de l'Occident en quelque sorte (Ac 16,15)?Les théologiens, les archéologues et les liturgistes sont ainsi à nouveau interpellés et invités par l'A. à étudier à nouveaux frais le dossier avec des bases historiques solides.- J. Radermakers sj

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