Église - Fraternité. L'ecclésiologie du Christ-Frère aux huit premiers siècles. T. 2. L'Église est « fraternité en Christ » (IVe-Ve siècle)
Michel DujarierThéologie - Recenseur : Gonzague de Longcamp c.s.j.
Fidèle à sa méthodologie, il analyse toutes les occurrences d'adelphotes chez les pères grecs et latins. Pourtant, il ne se contente pas d'énumérer les citations. Il fait émerger les plus grandes figures comme Athanase, les Cappadociens ou Cyrille d'Alexandrie, tout en ayant soin de replacer leur contribution à l'intérieur du paysage théologique et ecclésial de leur époque. Ainsi se dégage une véritable théologie du Christ-frère. Au fil des pages et des périodes se dégage un consensus. Le Christ est premier-né d'une multitude. Les croyants sont donc appelés à juste titre frères du Christ. Ainsi l'Église se présente-t-elle comme véritable fraternité « en Christ », comme communion de tous ceux qui sont frères dans le Christ.
Cette théologie de l'Église-Fraternité établie en parcourant la théologie orientale, trouve son pendant dans la théologie occidentale que l'A. scrute dans la 2de partie de son ouvrage. Selon ses propres termes, elle se présente « comme une pièce montée de fleurs, formée de 6 bouquets, dont celui du centre sera Augustin ». L'A. consacre en effet près de 70 p. à la théologie du père de la vie canoniale. Même si l'usage du vocabulaire de la fraternité n'est pas aussi fréquent qu'on ne l'attendrait, il recouvre l'ensemble des acceptions du mot. Pour Augustin, la fraternitas est la communauté des baptisés. Il emploie ce mot dans deux ouvrages à forte implication ecclésiologique que sont le commentaire de la 1re épître et celui des psaumes.
L'A. nous offre là une véritable encyclopédie de la fraternité. Il travaille avec précision et acribie en ayant toujours soin de résumer les acquis de ses recherches. Cette somme est comme une invitation à déployer un concept peut-être sous-utilisé, ou galvaudé, dans l'ecclésiologie contemporaine qu'est celui de la fraternité. - G. de Longcamp c.s.j.