Le présent recueil rassemble quelque 17 articles publiés dans
diverses revues entre 1957 et 1980 par Julien Leroy (1916-1987),
bénédictin d'En Calcat, Ils concernent principalement saint
Théodore Studite (759-826), ses Catéchèses, et la réforme studite,
qui prône le retour au cénobitisme primitif de Pacôme (+346) et
Basile (+379), hostiles à l'anachorétisme. Le monastère est une
sorte de village chrétien, où se vit un évangélisme intégral, à
l'image de la communauté primitive de Jérusalem. Les moines y
pratiquent divers métiers (diaconies), le travail manuel au service
des pauvres étant considéré comme un moyen de trouver Dieu et comme
un critère de ferveur: ne pas rechercher les travaux assis, tels
que tissage et calligraphie! Leur pauvreté est austère: échange
hebdomadaire des habits, indépendamment de la valeur, de la taille
et de la vermine! Au-delà même de l'apotagé, renonciation
monastique, ils sont appelés à l'hypotagé, une sujétion totale à
pratiquer avec persévérance et patience. Leur idéal est de chercher
à trouver Dieu et à lui plaire, en tendant vers l'apatheia. Il
n'est nulle part chez eux question de «sentiment de la présence de
Dieu» tel qu'on le trouve dans la contemplation hésychaste, mais de
«souvenir de Dieu»… ce qui équivaut, nous dit l'A., à la négation
de l'expérience de Dieu et de sa possibilité. Dans le même esprit,
l'A. consacre plusieurs études au fondateur du monastère de Lavra,
saint Athanase l'Athonite (930-1001), qu'il présente comme un
hésychaste converti au cénobitisme studite, mais avec une hypotagé
moins stricte, et la possibilité pour quelques-uns de ses moines de
vivre en hésychastes. Le dernier article traite de saint Benoît
dans le monde byzantin. L'A. concède que sous l'influence sans
doute de Cassien, le Père du monachisme occidental considère
l'érémitisme comme théorétiquement supérieur au cénobitisme. -
P.-G.D.