Après avoir reconnu officiellement l'origine surnaturelle des
visions mariales dont a bénéficié la «bergère du Laus», Benoîte
Rencurel (1647-1719), pendant les 54 dernières années de sa vie,
l'évêque de Gap et d'Embrun nous propose ici, «en action de grâce,
et sans faire oeuvre d'historien», une biographie chaleureuse,
qu'il étaie d'abondantes citations tirées des Manuscrits du Laus
dus à la plume de quatre témoins ayant vécu longtemps dans
l'entourage de la 'vénérable'. Tout commence en 1664, à la manière
des fioretti. 'Dame Marie', qui tient l'Enfant Jésus par la main
(et à qui Benoîte à refusé de céder sa chèvre!) lui enseigne les
litanies de Lorette, que ses camarades chanteront en procession.
Puis elle réclame une église. Les pèlerinages se multiplient,
entraînant des conversions spectaculaires et de nombreux miracles
(au contact de l'huile de la lampe de la chapelle, sous
l'injonction de Marie). Benoîte passe ses nuits en prière et ses
journées au service des malades et des pécheurs, qu'elle dirige
vers tel ou tel confesseur, et à qui, encouragée par Marie, elle
rappelle ou révèle leurs fautes. Elle souffre de l'hostilité du
clergé, qui lui avait été d'abord favorable. Elle reçoit des
messages angéliques, elle a des visions du Christ des douleurs, de
l'enfer, du purgatoire, du paradis; le vendredi, elle souffre de
stigmates invisibles; le démon la précipite dans le feu. En 1679,
Marie lui prédit que ses ossements feront des miracles. L'A., en
bon pasteur, émaille son récit de précisions théologiques et de
conseils spirituels. - P.-G.D.