L'A. de cette «modeste étude» au ton familier (je voudrais vous
parler, je vous propose…) se présente comme un «simple
vulgarisateur» de l'oeuvre monumentale de R. Laurentin:
Lourdes, documents authentiques; Lourdes, histoire
authentique des apparitions. Il expertise les témoignages:
concordants ou contradictoires, favorables ou hostiles, fiables ou
fantaisistes. Souvent représentée comme pauvre bergère, malade,
inculte, Bernadette nous apparaît comme une jeune fille espiègle,
qui rit aux éclats et qui flirte avec la superstition. Après le
portrait de la visionnaire, l'A. détaille les traits physiques de
l'apparition: sa taille (à peu près celle de la voyante), ses
mouvements (elle se porte à moins d'un mètre de Bernadette), le
voile, la ceinture, les pieds nus, les yeux bleus toujours ouverts,
le chapelet (dominicain à cinq dizaines ou brigittin à six?). À la
question: la croix du chapelet avait-elle un Christ? Bernadette
répond: «Je n'y ai pas fait attention». Notons, dans les
descriptions de l'A., les allusions audacieuses au buisson ardent
de Moïse et à la lumière de la transfiguration. Quant à Fabisch, le
sculpteur de la statue, il est sévèrement pris à partie: un artiste
infatué de sa science, pauvre prétentieux, pauvre fou. En
appendice, un index des témoins cités: garde-champêtre, couturière,
cousines, curés, évêque du lieu… L'ouvrage plaira aux hospitaliers
de Lourdes, auxquels l'A. l'a dédié. - P. Detienne sj